COOPERATIVES
La Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes déjà tournée vers 2030

Ce vendredi 9 avril, la Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes tenait son assemblée générale annuelle. L’occasion de revenir sur une année 2020 perturbée par la crise du coronavirus, d’aborder le projet 2030 et de discuter d’une thématique d’avenir : la souveraineté alimentaire.

La Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes déjà tournée vers 2030
L'équipe dirigeante de la Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes le 9 avril, de gauche à droite : Yannick Dumont, vice-président, François Périchon, trésorier, Patrice Dumas, président et Jean de Balathier, directeur. ©Coopération Agricole AuRA

Regroupant 310 entreprises coopératives et 58 000 agriculteurs coopérateurs pour un chiffre d’affaires global de 9 milliards d’euros, la Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes a dressé le 9 avril dernier son bilan 2020. Un exercice conclu avec 6 512 euros de déficit, un résultat rassurant au regard des inquiétudes nées en début d’année avec l’épidémie de la Covid-19. Dans le détail, les 1 375 239 euros des produits d’exploitation se répartissent pour 29 % dans le conseil et la formation, 29 % pour la subvention de projets, 24 % pour les cotisations, 14 % dans les autres produits et prestations facturées et 4 % en reprises de provision et transferts de charges. Entre 2010 et 2020, les fonds propres de la Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes ont augmenté de 202 000 euros.

Les coopérateurs définissent leurs priorités

Le bilan financier achevé, Florence Pradier, directrice générale de la Coopération agricole, a présenté le projet 2030 du réseau coopératif : « Les trois piliers stratégiques sont la performance solidaire, l’alimentation durable et les territoires vivants. À ces piliers correspondent trois priorités : inviter les collectivités à s’emparer de certains sujets, constituer un comité des parties prenantes et définir une stratégie carbone pour 2035 ». Afin d’associer l’ensemble des coopérateurs à ce projet, Patrice Dumas, président de la Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes, leur a proposé de voter en ligne pour leurs priorités lors des dix années à venir. Pour le volet « performance solidaire », les coopérateurs ont plébiscité une rémunération minimale des coopérateurs de deux Smic et la mise en place d’un label pour faire connaître les externalités positives du modèle coopératif. Concernant le volet « alimentation durable », ils ont donné la priorité à un rapport de force rééquilibré entre coopératives agricoles et distribution et à la reconnaissance des coopératives comme premiers acteurs de la transition agroécologique. Enfin pour le volet « territoires vivants », les coopérateurs souhaitent devenir les interlocuteurs privilégiés des collectivités territoriales dans la mise en place de projets alimentaires territoriaux (PAT) et mieux s’engager dans la gestion des ressources renouvelables (eau, air, énergies).

Les coopératives actrices de la souveraineté alimentaire

La matinée s’est conclue par une table ronde autour de la souveraineté alimentaire, un sujet pour lequel le travail des coopératives est essentiel. Pour Alessandra Kirsch d’Agriculture et stratégies, « le premier rôle d’une coopérative est d’assurer les débouchés et cela passera par plus de pédagogie vis-à-vis du consommateur ». Jean-Louis Rastoin, professeur émérite à Montpellier SupAgro et fondateur de la chaire Unesco « Alimentation du monde », estime quant à lui que la survie de l’agriculture française, garante de notre souveraineté alimentaire, passera par une transformation des exploitations en véritables « entreprises rurales ». « En plus de leur production agricole, elles devront se diversifier par la prestation de services environnementaux ou l’agrotourisme », a-t-il expliqué. « Les coopératives ont un rôle majeur à jouer pour accompagner cette transition ! »

Pierre Garcia