ÉVÉNEMENT
Top départ pour la deuxième fête de la boucherie

Margaux Legras-Maillet
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Après un franc succès marqué l’an dernier, la chambre syndicale des bouchers de l’Ain lance une deuxième édition de la fête de la boucherie. 400 personnes sont attendues ce soir sur le site de la boyauderie BCD. 

Top départ pour la deuxième fête de la boucherie
Thomas Perret (au centre), a racheté la boucherie parisienne, à Bourg-en-Bresse à Didier Daujat. Photo/MLM

Rendez-vous ce soir au 14 avenue Arsène d’Arsonval à Bourg-en-Bresse pour la deuxième édition de la fête de la boucherie. Coup d’envoi à 18 heures. « Le but, c’est de réunir toute la filière et nos clients, ainsi que nos amis agriculteurs. On est tous là pour parler de la viande, se réjouit Didier Daujat, co-président de la chambre syndicale des bouchers de l’Ain. On ne fait plus le Salon de la gastronomie, ça nous revenait trop cher et c’était sur cinq jours, c’était trop long, sur une demi-journée c’est jouable. » Quelque 400 personnes sont attendues avec au menu, cuisses de bœuf à la broche, offertes par les abattoirs Prés-Verts et T’Rhea. Au programme également, une tombola 100 % gagnante avec des lots offerts par les partenaires (blousons, saucissons, pâtés, sacs isothermes, vins, etc.), tous les participants sont certains de repartir les mains pleines. Comme l’an dernier, cette seconde édition sera aussi l’occasion de remettre un prix à tous les apprentis diplômés d’un CAP ou Brevet professionnel en boucherie. Une trentaine de jeunes sont concernés. 
 
Des prix élevés mais les clients au rendez-vous
 
La relève est assurée, et les boucheries se vendent bien, affirme Didier Daujat. Lui-même vient d’ailleurs de vendre l’une des siennes, la Boucherie parisienne, située à Bourg-en-Bresse, à son salarié Thomas Perret. De quoi confirmer la bonne santé de la filière départementale. Et Didier Daujat de préciser : « On vient d’avoir deux belles années avec la Covid, les gens étaient revenus aux circuits courts. Là on revient au chiffre d’affaires de 2019, on avait fait 15 % de plus pendant la Covid, mais on a quand-même gagné des clients, une nouvelle génération a découvert nos petits commerces ». La clientèle est au rendez-vous, mais la hausse des prix ces derniers mois inquiète malgré tout les professionnels : « Les prix ont bien monté en effet. On a pris entre 50 ct et 1 € d’augmentation sur le bœuf (limousin et charolais). C’est vrai qu’il faudrait répercuter sur nos prix parce qu’on atteint 400 € / bête, et pour ceux qui tuent une bête par semaine, ça va vite. Le bœuf reste la viande qu’on vend le plus, on vend aussi toujours un peu plus de porc l’été, mais le veau ça devient une catastrophe. Les prix ont grimpé et puis les agriculteurs en vendent beaucoup à la ferme en faisant des caissettes. Quant à l’agneau, ça reste une viande chère », concède Didier Daujat. C’est pourquoi lui-même insiste sur la nécessité pour les bouchers et les agriculteurs de se serrer les coudes face à des problématiques communes : « C’est important que l’on se retrouve tous ensemble avec les agriculteurs, qu’on discute ensemble. On n’est plus bornés comme avant, il y a une nouvelle génération de bouchers et d’agriculteurs, et on peut travailler main dans la main. Il faut que les agriculteurs tiennent, le jour où ils ne sont plus là, nous ne sommes plus là non plus. »

La boyauderie BCD

L’entreprise fournit plus de 300 clients sur le département, dont une centaine de boucheries. Un bon 30 % de sa clientèle, la boyauderie livrant également sur toute la France et en Union européenne (Suisse, Italie et Espagne notamment). Ancien boucher et commercial, Christian Duclos est l’un des rares indépendants de cette production de niche. Pour ce qui est de la matière première, BCD valorise 100 % des boyaux de porcs récupérés par l’abattoir des Crêts. Les boyaux de bœuf viennent quant à eux d’Amérique du Sud, la récolte en France étant pour ainsi dire impossible depuis l’épidémie d’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine) du début des années 2000. Difficile également d’obtenir des boyaux de moutons en France, tout du moins au bon calibre. C’est pourquoi, BCD complète sa récolte avec des boyaux provenant de Nouvelle-Zélande et d’Australie.