ELECTRICITE
L’Ain-Tense Electric Tour pour plus de bornes et d’utilisateurs

Une quarantaine de véhicules 100% électriques de l’association gessienne VEGA parcourt le département ces 18 et 19 mai pour promouvoir un mode de déplacement plus doux.
L’Ain-Tense Electric Tour pour plus de bornes  et d’utilisateurs

Le public est invité à rencontrer des utilisateurs de voitures et motos électriques de toutes marques, adhérents d'une association totalement indépendante des constructeurs. Ils répondront aux questions et partageront leurs expériences dans cinq villes étapes. Le convoi démarrera d'Echenevex où il stationnera devant la mairie de 9h à 10h, puis s'élancera vers Bellegarde-sur-Valserine (Valserhône) pour se garer sur la place Carnot de 10h à 13h30, non loin des deux bornes de rechargement de la Compagnie Nationale du Rhône. L'après-midi, il sera sous la halle du marché du Champ de Foire à Bourg-en-Bresse, entre 16h et 18h, en partenariat avec l'ALEC 01, et diverses associations actives dans la transition énergétique. Le lendemain, une délégation s'installera de 10h à midi sur le parking de co-voiturage de Pont d'Ain où se trouve une borne de rechargement gratuite installée par la communauté de communes de la Plaine de l'Ain. Le reste de la troupe sera accueilli à Ambérieu-en-Bugey, sur la place du Champ de Mars. L'après-midi, un rallye touristique et ludique conduira les participants jusqu'à Seyssel via Oncieu, Hauteville et le Valromey, avec des arrêts auprès de quelques merveilles naturelles et historiques du Bugey. L'arrivée est prévue à Cessy dans le Pays de Gex, à côté d'une des vingt nouvelles bornes de rechargement qui seront prochainement installées par Pays de Gex Agglomération. Un film documentaire sera tourné par des professionnels avec des séquences aériennes. Des élus locaux et départementaux échangeront également avec les adhérents de VEGA, ces derniers ayant pour objectif de les convaincre d'installer davantage de bornes,
« le département de l'Ain étant pour l'instant plutôt mal loti, alors que la Haute-Savoie et la Suisse Romande sont exemplaires », déplore le président Stéphane Semeria.


=> Programme et infos sur http://www.forumvega.fr .

 

Propriétaires de deux voitures électriques, ils espèrent un fourgon électrique pour bientôt et rêvent d’un tracteur électrique.

Isabelle et Raphaël Gallay, un couple d’éleveurs « électriques »

Pour Raphaël Gallay, « rouler en VE n’a que des avantages, c’est écolo et économique, et le silence c’est fantastique ».

 

Ils élèvent à Bellegarde-sur-Valserine des vaches écossaises de races Highland et Angus, ainsi que des cochons laineux et des poules pondeuses. Ils sont très remontés contre le monde tel qu’il va aujourd’hui. Mais ils n’en restent pas les bras ballants pour autant. Respectueux du bien-être de leurs animaux, ils les élèvent en plein air, malgré que l’autour des palombes leur prélève régulièrement des gallinacées. Les survivantes sont « recyclées » dans les poulaillers des particuliers de la région quand elles atteignent environ deux ans d’âge. L’abattoir de Bellegarde tout proche traite les vaches et les cochons.
Raphaël est très actif au sein de la Ruche qui dit Oui. Il assure des permanences sur les sites de livraison dans l’Ain, la Savoie et la Haute-Savoie. Il parcourt ainsi beaucoup de kilomètres en véhicule individuel. Afin de diminuer son empreinte carbone et économiser à moyen terme sur ses frais de déplacement, il a acquis en février 2017 une voiture électrique (VE) de 300 km d’autonomie qu’il recharge chaque nuit sur une prise domestique. Enchanté de l’expérience, le couple a remplacé sa seconde voiture par une seconde VE, achetée d’occasion en avril 2018 et avec une autonomie de 200km. Ils sont dernièrement partis en vacances en Alsace avec la première et ont parcouru 900 kilomètres qui leur ont coûté 25€ de recharge sur les bornes. Le prochain objectif du couple d’éleveurs est de remplacer le fourgon diesel de leur exploitation par un fourgon électrique, mais ceux qui existent actuellement n’ont que 200 kilomètres d’autonomie, alors qu’il leur en faudrait 300. L’idéal par la suite serait d’installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de la ferme, mais Raphaël veut encore attendre un peu que les prix baissent davantage. Les tracteurs électriques sont quant à eux actuellement hors de prix.

 

Le freinage « récupératif » et une bonne tenue de route compensent la perte d’autonomie hivernale due au froid et aux chaussées enneigées.

J’ai testé pour vous, la voiture électrique en montagne ?

Départ de VEGA à Prévessin-Moëns pour le tour du lac Léman l’année dernière, en partenariat avec une association suisse d’utilisateurs de véhicules électriques.

 

L’auteure de ces lignes possède une voiture électrique depuis plus de deux ans. Elle parcourt autour de 20’000 kilomètres par an pour ses activités journalistiques, ses loisirs en ville et des visites régulières auprès de sa famille en Suisse voisine. Autre particularité, elle habite dans le plus haut village de l’Ain, à 1000 mètres d’altitude. On lui dit régulièrement que les VE c’est pas fait pour la montagne, ça consomme trop d’électricité et c’est pas assez puissant. « Mais si », rétorque-t-elle, « c’est justement très adapté à la montagne, et pour plusieurs raisons ». Avant même d’acquérir sa première VE d’une autonomie de 250 à 300 kilomètres, elle a pris son adhésion à l’association VEGA Gex afin de pouvoir échanger avec des utilisateurs plus avertis. Grand bien lui en a pris, car il y a beaucoup de détails techniques qu’on ne lui a pas expliqués chez son concessionnaire auto. Elle s’est rapidement familiarisée avec son nouvel engin, confortable et silencieux, qui s’est avéré d’une puissance folle en montée, mais gourmand en « carburant » lorsqu’elle appuyait trop sur le champignon. Les batteries sont placées sous les sièges, si bien que le centre de gravité est très bas et la tenue de route est excellente sur la neige. Le poids important joue aussi. L’auteure de ces lignes a testé les petites routes en montagnes russes du Haut-Jura, entre autres en pleine tempête de neige mouillée et avec une épaisseur de près de dix centimètres. Et c’est passé ! Seul inconvénient, le même qu’en voiture thermique dans ces conditions, la consommation s’est avérée plus importante. Mis à part les changements de pneus été-hiver, les frais d’entretien de la voiture se sont élevés à 49€ sur 22 mois, comprenant un contrôle annuel. Comme toutes les VE, la sienne possédait un système de
« frein moteur » qui permet de recharger les batteries en descente pour compenser la consommation plus importante en montée. Avec sa nouvelle VE de gamme supérieure qu’elle a acquise il y a quelques semaines, sur 10 kilomètres de descente, elle récupère quinze kilomètres d’autonomie. En remontant, elle perd vingt kilomètres. Sur le trajet aller-retour, elle gagne par conséquent cinq kilomètres grâce au freinage dit « récupératif » réglable au moyen de palettes sur les côtés du volant. Elle considère que non seulement les VE sont adaptés à la montagne, mais leur utilisation peut s’avérer ludique en se lançant des défis d’économie d’énergie pour atteindre des records d’autonomie sans gaspiller d’énergie en freinant, et par conséquent sans diffuser de poussières de plaquettes de freins dans la nature, une autre nuisance comparable à celle des pots d’échappement des voitures thermiques.

Ursula Rhyner