SYNDICALISME
Que nos députés crient fort leur soutien !

L’assemblée nationale examinera le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta) en commission les 9 et 10 juillet et en séance plénière le 17 juillet. Le point entre agriculteurs et députés.
Que nos députés crient fort leur soutien !

Lundi de bon matin, trois députés avaient répondu à l'invitation de la FDSEA et se sont retrouvés autour d'une table pour faire le point sur les revendications des agriculteurs et s'exprimer sur le soutien qu'ils pouvaient leur apporter.

Mercosur et Ceta à ne pas ratifier

La création d'espace de libre échange entrainerait des distorsions de réglementations. En effet, l'accord qui prévoit d'ouvrir le marché européen à droits de douane nuls ou quasi nuls à plus de 65 000 T de viande bovine et
80 000 t de viande porcine mais aussi des contingents de volailles, sucre et éthanol risque de déstabiliser ces filières. Ainsi des produits ne respectant pas les normes européennes et françaises seraient proposés aux consommateurs.
L'article 44, de la loi EGA interdit de proposer à la vente ou de distribuer des produits ne respectant pas les standards européens. Comment appliquer cette mesure si le Ceta est ratifié quels seront les moyens de contrôle ?
Pour Michel Joux, « nous ne sommes pas contre les marchés internationaux mais qu'ils soient compatibles avec nos normes et ce n'est pas le cas avec le Canada ». Xavier Breton s'est montré aussi méfiant : « Je suis très retiscent sur le libre échange absolu. Je ne crois pas à cette vision « Macronienne » qui toucherait à l'équilibre planétaire ».

Plus mitigé

Damien Abad a clairement exprimé son discernement entre Mercosur et Ceta.
« Il y a une grande différence entre les deux. Le Mercosur je suis totalement opposé. Quant au Ceta, si nous n'acceptons pas le libre échange avec le Canada, nous n'en ferons jamais. Je le vois comme un accord positif. Nos exportations avec le Canada ont augmenté fortement mais c'est vrai, il y a une difficulté réelle. Les normes européennes ne sont pas respectées. Je suis partagé entre l'abstention et le vote contre. Mondialisme et localisme ne sont pas compatibles. Nous subissons nos importations car l'Europe est trop faible ».
L'ensemble des exploitations canadiennes ont des pratiques en deçà de nos standards. Un rapport de la commission indépendante alerte clairement sur les risques environnementaux. En effet le Canada se situe loin derrière les Etats-Unis, l'Union européenne ou l'Australie en ce qui concerne les lois environnementales.

Yolande Carron

Lors de cette rencontre il a été aussi question des problématiques locales.

 

Gestion de l’eau
Pour Michel Joux, « il faudrait développer le stockage de l’eau. Créer des retenues d’eau qui pourraient servir à la pêche mais aussi pour réalimenter les cours d’eau. C’est l’avenir ». Charles de La Verpillère a proposé aux agriculteurs de présenter des projets utiles. « Après nous irons au compte gouttes pour étudier leur faisabilité ».
Agribashing

 

Adrien Bourlez , président de la FDSEA de l’Ain, a exprimé sa crainte par rapport aux actes malveillants et violents qui se multiplient de la part d’activistes anti-élevage.

 

Adrien Bourlez a exprimé sa crainte par rapport aux actes malveillants et violents qui se multiplient de la part d’activistes anti-élevage. Il a demandé aux élus de mettre en place une réelle action de sécurité publique et d’accompagner les agriculteurs dans les démarches. Pour Xavier Breton, «  il ne faut rien lâcher à propos de l’Agribashing, c’est un bras de fer qui a commencé. Le bien être animal est respecté sur nos exploitations. Il faut persuader, convaincre la population que le combat va à l’encontre de la société ». Gilles Brenon ne désespère pas de voir les consommateurs comprendre. « Les gens vont chez le médecin et prennent des antibiotiques lorsqu’ils sont malades. Mais ils ne comprennent pas que nous avons besoin de soigner les plantes. Nous le faisons avec des produits certifiés. On ne traite pas par plaisir ».
Transition écologique
Michel Joux souhaiterait que l’Etat s’engage de manière plus intense pour aider les agriculteurs dans la transition écologique. « Le glyphosate coûte horriblement cher sur une exploitation. Nous sommes d’accord pour le réduire, mais ils faut que l’Etat puisse nous aider ». Damien Abad a reconnu que l’Etat ne mettait pas les moyens suffisants pour réussir convenablement cette transition.  
« Des maires prennent des arrêtés car cela devient populaire, d’où le besoin d’une véritable concertation ».
L’affaire Gesler
« Il faut envisager un comité sur le financement des associations » a fait observer Damien Abad. « Les antispécismes ont commencé les premiers. C’est un combat très important à venir sur la place de l’animal et de l’homme. Un combat culturel et politique aussi qu’il va falloir mener, un vrai sujet de société ». Pour les suites de l’affaire, le député a confirmé que les auteurs n’avaient pas encore été identifiés mais qu’il y avait des pistes.

 

 

Elevage bovin viande français

60 vaches en moyenne, sur 60 ha
80% d’herbe dans l’alimentation du troupeau
90% de l’alimentation produite par l’éleveur sur sa ferme
Interdiction des farines animales et des antibiotiques comme activeurs de croissance
Traçabilité individuelle obligatoire pour chaque animal.
Feedlot canadien
60% des feedlots canadiens contiennent plus de 10 000 bovins
80% de maïs OGM dans l’alimentation du troupeau
Ration alimentaire complétée par des farines animales et un engraissement aux antibiotiques
46 substances actives strictement interdites en Europe
Aucune traçabilité individuelle des animaux.