Durant le premier semestre, la France est un des seuls pays, parmi les États membres de l’Union européenne et les autres exportateurs mondiaux de produits laitiers, où la collecte de lait a progressé.
Depuis une quinzaine de semaines, les collectes hebdomadaires de lait de vache sont supérieures à leur niveau de l’an passé d’environ 2 %, selon FranceAgriMer. « Elles semblent bien orientées pour l’automne et l’année 2024 pourrait se solder par une reprise après trois années de recul », soutient l’Institut de l’élevage. Durant l’été, le niveau de collecte était proche de la moyenne quinquennale 2019-2023. Au mois d’août dernier, le prix du lait payé aux éleveurs français 489 €/l (source Commission européenne) était à la fois supérieur de quelques euros à l’année passée et d’une dizaine d’euros à la moyenne européenne.
Prix à la hausse
Les producteurs de lait bénéficient aussi de la bonne tenue des cours de la viande et du recul des prix des charges observé depuis un an. Au mois de juin 2024 (dernier chiffre connu), la marge Ipampa* sur coût total indicé était de 144 €/1 000 l, soit 6 € de plus que l’année passée. L’orientation à la hausse du prix du lait payé aux producteurs allemands et des cours mondiaux du beurre (6 629 € la tonne en août dernier ; + 2 321 € sur un an) pourrait profiter aux éleveurs français dans les prochaines semaines. Dans l’Union européenne, « les progressions des épizooties de FCO aux Pays-Bas, en Allemagne et en France soulèvent des inquiétudes sur les évolutions de l’offre laitière », note l’Institut de l’élevage. Or la production de lait des États membres n’a augmenté que de 0,5 % durant le premier semestre de l’année. La Pologne est en tête, sa collecte de lait a progressé de 4 % en rythme annuel, suivie par la France. Mais l’important décrochage de l’Irlande et des Pays-Bas, observé depuis l’été 2023, se poursuit. À l’échelle mondiale, des dynamiques divergentes ont aussi été observées parmi les six premiers exportateurs mondiaux de produits laitiers. Au cours du premier semestre 2024, leur production de lait cru est en retrait de 0,4 % sur un an.
Repli des livraisons
La Biélorussie et l’Australie ont produit, comme l’Union européenne, plus de lait alors que l’Argentine, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis s’inscrivent en retrait. En Australie, la collecte de lait a progressé de 2,8 % en un an en 2023-2024 car les conditions climatiques étaient de nouveau favorables à la culture fourragère. Mais elle peine à retrouver son niveau de 2021-2022. Et au cours du second semestre 2024, une nouvelle baisse des livraisons n’est pas à exclure. Toutefois, la nouvelle campagne 2024-2025 démarre en trombe avec une collecte supérieure de 8,4 % en juillet dernier à celle de 2023. Aux États-Unis, le repli des livraisons observé durant le premier semestre (51 millions de tonnes ; - 1 % en rythme annuel) devrait se poursuivre dans les mois à venir. En cause : le climat trop chaud et le faible taux de renouvellement des animaux dans les troupeaux. En Argentine, les éleveurs sont victimes de la crise économique du pays. Durant le premier semestre 2024, la collecte s’est nettement repliée (- 13 %/2023).