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Un nouveau plan régional pour renforcer la filière Ppam

Pour les producteurs de plantes à parfum, aromatiques et médicinales, la signature d'un nouveau plan régional de filière arrive à point nommé. En effet, pour ce secteur d'activité qui fait d'Auvergne-Rhône-Alpes la deuxième région productrice de Ppam, les difficultés s'amoncellent depuis quelques années. Après l'euphorie créée par des prix de vente élevés face à une demande en produits toujours croissante, les surfaces de Ppam ont explosé dans toutes les régions françaises ainsi qu'à l'étranger, causant un effondrement des cours. Depuis 2020, à la concurrence internationale s'ajoutent l'augmentation des coûts de production, une pression élevée de ravageurs, la crise de la demande en produits bio, de nouvelles contraintes réglementaires, les effets du changement climatique.

Un plan en quatre axes

Dans ce contexte difficile, l'arrivée d'un nouveau plan régional est « un moment important », a déclaré Alain Aubanel, producteur de lavande et lavandin dans la Drôme et président de Ppam de France, association qui fédère les producteurs, metteurs en marché et distillateurs de plantes à parfum, aromatiques et médicinales. Le 11 janvier à Eurre, après la visite de l'entreprise Elixens, il a rappelé aux élus et responsables agricoles présents tous les bienfaits du plan précédent (2018-2022), axé principalement sur la modernisation des outils de production et le conseil technique. 213 exploitations et entreprises ont ainsi consommé les deux millions d'euros d’enveloppe accordée. Le nouveau plan quinquennal (2023-2027), doté comme le précédent de deux millions d'euros, comporte quatre enjeux majeurs : renforcer l'adaptation et la résilience des exploitations dans un contexte de changement climatique ; renforcer l'attractivité régionale en développant et en accompagnant les démarches qualité ; renforcer la structuration et la mobilisation de la filière autour des problématiques prioritaires ; diversifier les cultures et produits proposés.

Priorité à la structuration de la filière

Concrètement, la moitié des financements de ce nouveau plan de filière Ppam est dédiée au fonctionnement, l'autre moitié aux investissements. « Aujourd'hui, avec les difficultés économiques, la priorité n'est plus l'achat de matériels, a expliqué Alain Aubanel. Il nous faut davantage structurer la filière, diminuer les coûts de production, aider la diversification. » L'argent du nouveau plan sera utilisé pour des expérimentations, la délivrance de conseils techniques, l'organisation de démonstrations et de formations, le renforcement du lien entre amont et aval. Il servira aussi à la mise en place de signes de qualité, à aider les investissements en infrastructures et matériels de stockage. Une partie sera consacrée à la « professionnalisation de l'installation » par du conseil et de l'ingénierie de formation, à des études et stratégies prospectives sur les problématiques réglementaires et sanitaires. À noter, un volet porte sur l'amélioration de la visibilité des exploitations et entreprises de la filière Ppam en communiquant sur les atouts régionaux.

« Apporter des solutions face aux défis »

« Aujourd'hui, dans un contexte économique inquiétant, les besoins sont davantage dans l'accompagnement des producteurs », a souligné Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture de la Drôme, laquelle assure la coordination régionale de la filière Ppam. Il a mis l'accent sur l'économie des entreprises, l'adaptation au changement climatique, la transmission des exploitations. « Ce plan, comme les vingt autres signés dernièrement, sont un vrai atout financier, même si nous aurions souhaité qu'ils soient davantage dotés », a confié Gilbert Guignand, président de la chambre régionale d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes.

« Avec ce nouveau plan, notre but est d'apporter des solutions face aux défis de la surproduction, de la concurrence internationale, des ravageurs, des réglementations et de la gestion de l'eau », a expliqué Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, délégué à l'agriculture et aux espaces valléens. Il a particulièrement mis l'accent sur la recherche et la prospective.

Christophe Ledoux