AVICULTURE
Etat des lieux de la filière avicole régionale

La section avicole de la FRSEA s’est réunie le 10 avril dans l’Ain, à Saint-Etienne-du-Bois afin d’échanger sur le contexte économique et réglementaire et faire le point sur le plan de filière et les Etats Généraux de l’alimentation.
Etat des lieux de la filière avicole régionale

Auvergne Rhône-Alpes est aujourd'hui la quatrième région productrice de volaille de chair et la troisième à produire ces volailles sous SIQO (Signes d'identification de la qualité et de l'origine). La production annuelle s'élève à 80 000 Tec(1). La filière regroupe 1 262 exploitations (pour près de 900 000 m² de bâtiments) qui produisent en majorité du poulet label et bio (64 %), du poulet conventionnel (24 %), de la volaille de Bresse AOP pour 7 %, ainsi que des canards à rôtir (3 %) et canards PAG(2) pour 2 %. Les quatre départements principaux de production sont la Drôme (29 % des surfaces), suivi par l'Ain (20 %), le Puy de Dôme (14 %) et l'Allier (12 %). Soixante-et-une entreprises (accouvage, aliment, abattage) sont implantées dans onze départements.
La filière poules pondeuses totalise quant à elle 259 sites d'élevage et 44 sites d'entreprises. La région est en troisième position, représentant, avec 5,5 M de pondeuses, 11 % de la production nationale. Enfin, la filière cunicole régionale affiche un total de 35 000 cages – mères, réparties chez 111 éleveurs situés sur l'ensemble de la zone Sud. 2,6 M de lapins sont commercialisés par an, soit 8,6 % de la production nationale.

EGA : quelles marges de manœuvre pour la filière ?

Jacques Force, président de la section avicole régionale et Jean-Michel Schaeffer, président de la confédération française de l'aviculture, sont longuement revenus sur les Etats généraux de l'alimentation, la directive Omnibus et les enjeux qui en découlent pour les filières avicoles. Quid du statut des associations d'éleveurs qui existent en face des organisations de production ? Quelle application des règles de concurrence ? Comment préserver le système de contractualisation existant tout en permettant aux associations d'éleveurs de négocier un objectif de marge ? Une amorce de travail est réalisée avec le ministère pour faire reconnaître les associations d'éleveurs en OP de service. L'enjeu étant de ne pas exclure les éleveurs de ces OP d'éventuelles aides futures. Reste la problématique de l'habilitation à négocier des marges ou un prix, l'OP de service n'étant aujourd'hui pas habilitée à le faire... Autre problématique évoquée : les contrats d'intégration, qui ne sont pas pris en compte dans les nouvelles règles de contractualisation évoquées dans les Etats généraux de l'alimentation. Avec pour impact : pas de transfert en cascade, pas d'obligation de renégociation et moins de marges de manœuvre sur les coûts de production ; sachant que les accords interprofessionnels sur les indicateurs et la répercussion vers la distribution restent possibles.
Bien-être animal, interdiction de la commercialisation des œufs de code 3 au consommateur à compter du 1er janvier 2022, obligation d'engraissement des lapins en parcs collectifs à compter du 1er janvier 2025... sont également au cœur des discussions. Jean-Michel Schaeffer annonçait la création de l'interprofession volaille de chair courant 2018 qui regroupera tous les maillons de la filière, du producteur au distributeur. 

Patricia Flochon

(1) Tonne équivalent carcasse
(2) Prêts à gaver

 

 

filière avicole départementale

Un revenu sécurisé, mais des bâtiments vieillissants

Le 10 avril dernier, Sandie Marthoud, présidente de la section avicole de la FDSEA recevait dans l’Ain Jean-Michel Schaeffer, président de la CFA (confédération française de l’aviculture) ainsi que le président de la section régionale avicole Jacques Force. Au programme de cette journée : la visite en matinée de deux élevages (volailles label et production d’œufs), suivies l’après-midi par l’assemblée générale de la section de l’Ain et présentation des filières départementale et régionale. Parmi les sujets débattus : l’avenir de l’élevage du lapin, mis à mal par une consommation en constante diminution, un prix de reprise à la baisse, les attaques des défenseurs de la cause animale sur l’élevage de lapin en cage et la maladie virale hémorragique ou VHD… « Il faut espérer que l’on arrive à faire baisser le prix du vaccin pour la VHD qui est un énorme frein. Par contre quid de l’export si la vaccination se développe ? », souligne Sandie Marthoud. Quant à la pression qui commence à s’exercer pour engraisser les lapins en parcs collectifs et non plus en cages, les contraintes imposées semblent pour l’heure irréalistes. La présidente de la section de l’Ain se dit satisfaite de la mise en place de l’interprofession volaille de chair : « Ce fonctionnement, nous l’avons déjà à l’Afivol (1), excepté le maillon distribution. Cela va permettre d’avoir tout le monde autour de la table et de travailler en filières ». Quant à l’avenir de la production départementale, Sandie Marthoud reste positive : « nous sommes une filière qui finalement s’en sort plutôt bien par rapport aux autres. C’est la seule qui assure un revenu sécurisé à ses éleveurs. L’atelier avicole a beaucoup contribué parfois à sauver certaines exploitations. Le point négatif reste le vieillissement du parc de bâtiments et le fait que l’on ne soit pas éligible au PCAE (2), d’où la difficulté pour investir dans de la rénovation ». 
P.F.
(1) Association régionale filière volaille
(2) Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles