SYNDICALISME
Retraites agricoles : objectif poursuivi, obtenir 85 % du Smic !

Réunie en assemblée générale le 10 avril dernier à Montracol, la section des anciens exploitants de la FDSEA a placé au cœur des débats ses doléances et les avancées quant à une potentielle et très espérée augmentation des retraites agricoles. Mais aussi le thème du « bien vieillir ».
Retraites agricoles : objectif poursuivi, obtenir 85 %  du Smic !

« Après dix ans de combat, nous avons enfin obtenu 75 % du Smic, auquel nous devons ajouter une augmentation de 0,80 %. Sauf que dans le même temps, nous subissons la revalorisation de ce même Smic de 1,10 % et l'augmentation de la CSG de 1,70 %. Au bout du compte, nous avons obtenu une diminution de 0,90 % », a rappelé sans un certain cynisme son président René Geoffray. Et d'ajouter dans la foulée : « Nous insistons sur la nécessité d'obtenir dès 2018, que les retraites agricoles liquidées et futures, atteignent 85 % net du Smic pour une carrière complète. Il est indispensable d'assurer un financement durable qui soit pris en charge par la solidarité nationale et non par la profession ! La loi Chassaigne, qui devait être examinée et votée le 7 mars dernier au Sénat, a hélas été retirée, or pourtant elle aurait permis une belle avancée. Il est bon de rappeler que la moyenne des retraites non agricoles est de 1 376 € par mois et celle des retraites agricoles de 770 € par mois ! ».

« Nous avons des retraites indécentes ! »

Jean-Claude Chalancon, président de la section régionale des anciens exploitants.

 

Des propos entièrement partagés par l'invité du jour : Jean-Claude Chalancon, président de la section régionale des anciens exploitants qui a pris la présidence le 13 février dernier de l'Auvergne-Limousin. « Nous avons des retraites indécentes ! » a-t-il rappelé avec force. « Nous avons simplement obtenu 0,10 % en plus en 2016 et 0,8 % en 2017. A ne pas oublier : la baisse des fermages cette année et les 1,7 % de CSG en plus ! Depuis le 1er janvier, la note est quand même salée ! ». Et de se lancer dans des explications plus détaillées, mais instructives sur le fond... : « jusqu'en 2002, il suffisait de cotiser 37,5 années pour obtenir une retraite complète. De 2002 à 2008, on a pris un trimestre par an. De 2009 à 2018, on nous remis six trimestres. En 2035 il faudra avoir cotisé 43 ans et avoir cumulé 172 trimestres ! Aujourd'hui nous nous battons pour obtenir 85 % du Smic. Nous avons travaillé toute notre vie, nous méritons bien ça ». Selon Jean-Claude Chalancon, il demeure indispensable d'obtenir l'aide de l'Etat en la matière. « L'autre solution serait de travailler plus longtemps si c'est possible », ajoutera-t-il, non sans une pointe d'humour noir. Et de poursuivre : « le rétablissement de la demi part fiscale est peut-être en bonne voie. C'est la loi de finances qui décidera... ».

Prévenir la dépendance...

 

Autre thème d'importance abordé lors de cette assemblée générale : le « bien vieillir ». A ce sujet, René Geoffray, soulignait en préambule : « La loi relative à l'adaptation de la société au vieillissement, votée en décembre 2015, prévoit une meilleure anticipation de la perte d'autonomie, une adaptation de notre société à l'avancée en âge, ainsi qu'un accompagnement de la perte d'autonomie, afin que ceux qui le souhaitent puissent rester à domicile le plus longtemps possible. Nous sommes toujours vigilants quant à la mise en œuvre de ces mesures, leur mode de fonctionnement et les montants qui leur sont alloués ».
Myriam Fanget, chargée de prévention à la MSA Ain-Rhône est revenue sur l'importance de la prévention, « un moyen important de limiter les risques d'accidents de santé », présentation à l'appui « d'Atouts Prévention Rhône-Alpes », une démarche mise en place en 2014, présente sur huit départements qui propose des ateliers thématiques gratuits.
Enfin, Charles Mary, conseiller en sécurité des biens et des personnes à la Spara, filiale de Groupama Auvergne Rhône-Alpes, a présenté « Noé » ; un dispositif de téléassistance complet qui accompagne la personne âgée à tous les moments de la journée. Une tablette pour communiquer avec sa famille, ses proches et ses amis en seulement quelques clics via des fonctionnalités très simples, ainsi qu'un bracelet, pour déclencher dans n'importe quelle situation une alerte en cas de malaise ou de chute.
Pour terminer, René Geoffray en a appelé à toujours plus de solidarité au sein des organisations professionnelles agricoles et du réseau syndical : « certes nous avons enregistrés une légère progression en 2017 de nos adhérents. Nous sommes aux alentours de 450, mais il nous reste un potentiel élevé sur notre territoire car nous sommes plus de 14 000 retraités sur notre seul département. Un grand nombre de ceux-ci ne cotisent pas ou plus et pourtant pour la modique somme de 35 € nous bénéficions de nombreux avantages financiers par le biais de nos partenaires Groupama et le Crédit agricole ».

Patricia Flochon

 

En bref

Voyages

Le volet « organisation de voyages » occupe toujours une place importante au sein de la section des anciens exploitants, témoin de la vitalité et de la convivialité qui animent ses membres. Après les Pays baltes en juin 2017 et l’Ardèche à l’automne dernier, les anciens de la section ont prévu trois voyages cette année : le Monténégro du 2 au 9 juin, deux journées en Haute-Loire en septembre, ainsi que l’Afrique du Sud du 16 au 28 novembre. De beaux moments de découverte et de partage à la clé en perspective.

MSA : quid du « trop perçu » ?

Suite à une erreur commise par un agent de la mutualité sociale agricole au niveau national, ce sont près de 90 M€ qui ont été versés en trop aux retraités. Olivier de Seyssel, le président de la MSA Ain-Rhône a apporté quelques éclaircissements quant aux suites attendues relatives à ce dossier sensible et qui fait grincer des dents chez les anciens ! « Des négociations sont en cours avec le trésor public. Un courrier d’information vous sera envoyé. Vous pourrez notamment rectifier votre déclaration d’impôts par rapport au « trop perçu ».