RÉGULATION
Louvetiers : des acteurs majeurs du territoire toujours plus sollicités

Présidents départementaux de louveterie et lieutenants de louveterie de l’union régionale Auvergne-Rhône-Alpes se sont retrouvés le 2 juin dernier à Saint-Vulbas dans l’Ain, pour la tenue de leur congrès annuel.
Louvetiers : des acteurs majeurs du territoire toujours plus sollicités

La région Auvergne Rhône-Alpes totalise 235 louvetiers actifs et 75 honoraires. Le nombre des prélèvements est toujours aussi conséquent, avec près de 23 500 animaux prélevés l'an dernier, dont quelque 2 000 sangliers, pour un total de 417 490 km parcourus et plus de 30 500 heures passées en missions diverses (4 696 arrêtés ou missions). « Depuis dix ans, le nombre de nos missions a littéralement explosé », a indiqué le président de l'union régionale, Michel Metton. « Notre proximité géographique et notre connaissance du contexte local sont des gages de réactivité et d'efficacité. Si nos missions ont un caractère très sensible et présentent des risques multiples, elles sont effectuées sans trop de problèmes ; nous avons le souci permanent de la meilleure entente et de la collaboration avec tous les acteurs locaux et tout particulièrement les chasseurs et les agriculteurs. »

L'intervention des lieutenants de louveterie, sous les ordres du préfet, est indispensable pour atténuer en urgence des conflits locaux liés à la faune sauvage, notamment aux sangliers, lorsque la chasse n'a pas apporté de solution satisfaisante, mais aussi pour réaliser des opérations dans des territoires ou sur des espèces non chassables, comme le loup. « Pour le loup, animal emblématique de notre fonction, avoir prélevé huit loups en 2017, dans le cadre strict des arrêtés préfectoraux qui nous sont confiés, est bien la preuve de notre efficacité. Efficacité renforcée grâce au financement par la Région Auvergne Rhône-Alpes de matériel adapté. Quoi qu'il en soit, prélever un loup a toujours été difficile, une difficulté aussi liée à des biotopes différents selon les départements impactés. L’aide de la Région et de ses élus a été ici essentielle », ajoute Michel Metton.

95 000 € d’aides accordées par la Région

Un soutien réaffirmé par Étienne Blanc, premier vice-président du conseil régional, qui a tenu à saluer, au nom du président Wauquiez, l’important travail réalisé : « on voit revenir le loup. Il a fallu des siècles pour l’éradiquer et aujourd’hui on lui ouvre les portes au nom de la convention de Berne, avec des conséquences extrêmement importantes pour les exploitations agricoles. Pour les louvetiers, il y a là de nouveaux champs de collaboration avec les services de l’État. Nous avons décidé de vous accompagner à hauteur de 95 000 € pour vos investissements et votre fonctionnement car c’est un sujet qui est absolument essentiel ».

Soutien fort également du préfet de région, Stéphane Bouillon qui a renouvelé toute sa confiance aux louvetiers : « J’ai un message simple : j’ai besoin de vous et mes collègues préfets ont besoin de vous ! Vous avez une responsabilité majeure, d’efficacité, de visibilité. Auxiliaires de l’État, vous êtes aussi des conseillers techniques, choisis pour vos qualités cynégétiques, humaines et votre connaissance du terrain. Aujourd’hui, on a trop de sangliers. Sur ce sujet, je suis tout à fait prêt, avec mes collègues, à organiser des battues administratives. Autre problème important : les cervidés. Il faudra là aussi organiser des chasses... ».

Quant au loup : « l’an dernier près de 12 000 bêtes ont été dévorées par le loup dans la région et aujourd’hui nous en sommes à 2 600. Les tirs de prélèvement sont mis en place à partir de septembre. Huit loups ont déjà été prélevés depuis le début de l’année. Un maximum de 40 loups pourra être abattu en 2018. Il nous faut aujourd’hui identifier ceux qui sont les plus prédateurs... ».

Patricia Flochon