FILIERE COMTE
Un cahier des charges exigeant

Réunis à Poligny, les acteurs de la filière comté ont voté les mesures complémentaires à la rédaction de leur futur cahier des charges. Un outil destinée a créer de la valeur partagée entre les membres de la filière, les consommateurs et la société.
Un cahier des charges exigeant

Après une première série de mesures décidées en 2018, l'interprofession du comté est allée plus loin dans sa démarche en validant la version définitive du futur cahier des charges. « Un outil puissant pour créer de la valeur partagée entre les membres de la filière, les consommateurs et la société»... c'est ainsi qu'Alain Mathieu et les principaux membres du bureau l'ont présenté lors d'un point presse qui a suivi les travaux et la prise de décisions de cette assemblée générale qui s'est tenue à Poligny...
Un président qui d'emblée rappelle les grands principes qui avaient été retenus : la définition d'un modèle agricole basé sur des fermes à taille humaine et transmissibles, l'anticipation du changement climatique en encourageant des systèmes agricoles extensifs, la préservation des savoir-faire et la diversité des comté pour les consommateurs, l'apport de réponses concrètes aux attentes de la société en matière d'environnement et de biodiversité.
C'est sur la base de ces principes que de nouvelles mesures ont été définies. La limitation du nombre de vaches par agriculteur, l'encadrement de la croissance des fruitières, le renforcement des conditions d'affinage sont mises en avant... Elles viennent compléter celles déjà adoptées en 2018 et, selon le président, « elles doivent permettre au comté de préserver son identité, son modèle social et de pérenniser la grande confiance que lui accordent les consommateurs... »
Plus contraignantes, ces nouvelles mesures ne seront pas sans conséquences pour certains producteurs qui ne pourront ou ne voudront s'y plier... Alain Mathieu en est conscient : « Il faut considérer les mesures proposées dans leur globalité pour juger de la grande cohérence de l'ensemble »... Le cahier des charges d'un produit sous signe de qualité n'a ni la vocation, ni les moyens de répondre à toutes les questions de société ou de politiques agricoles... »
Il souhaite pourtant réunir toutes les sensibilités pour porter ces propositions jusqu'à la Commission européenne qui lui accordera, dans un délai de deux ans, la reconnaissance attendue : « C'est à ce prix que nous réussirons ! »

M.R.

 

Les mesures validées

De janvier 2017 à juin 2019, le CIGC a organisé 59 réunions de « groupes expert » et de la commission technique, qui ont mobilisé 1054 « participants–réunions ». Le temps consacré au cahier des charges, en conseil d’administration et en assemblée générale du CIGC a été conséquent également. La révision du cahier des charges a aussi été le principal sujet à l’ordre du jour des « réunions filière », c’est-à-dire les 6 rencontres de début d’année, dans les différents territoires de la zone, entre le conseil d’administration du CIGC et les producteurs et transformateurs locaux. L’exercice de démocratie participative est inédit ! A ce travail collectif, s’ajoute celui des délégués CIGC qui, sur le terrain, ont animé des réunions syndicales pour recueillir les avis des producteurs, des transformateurs et des affineurs, avec là aussi, une forte mobilisation. Après cette intense phase d’échanges collectifs internes, qui représente ce que la filière voudrait, vont s’engager des échanges avec l’INAO, le ministère de l’Agriculture puis les services de la Commission européenne. Une commission d’enquête va être nommée au sein de l’INAO pour étudier les propositions et recueillir les avis. Cette étape d’échanges externes, administratifs, va entrainer sans doute des ajustements sur le fond et sur la forme, pour que le cahier des charges soit parfaitement compatible avec le droit européen. Le dossier sera clos lorsque le cahier des charges sera publié au Journal Officiel de l’Union Européenne (JOUE). Le délai d’approbation du futur cahier des charges est estimé à deux ans.