MUTUALISME

Standing ovation pour Jean-Louis Pivard

C’est sur ses terres que le président de la fédération régionale a achevé sa tournée des assemblées générales départementales vendredi 12 mai, quelques semaines seulement avant l’assemblée générale de Groupama Rhône-Alpes Auvergne le 2 juin prochain. « Un moment particulier d’émotion », a-t-il confié. 
 
Anticiper le risque de sursinistralité 
 
D’autant plus émouvant que l’engagement de Jean-Louis Pivard aurait pu se conclure sur un triste bilan après une année 2022 « stressante » et « hors-norme » pour la fédération régionale. L’an dernier a en effet été marqué par un important épisode « grélifère » sur quatre départements. Des villages et des exploitations ont été complètement sinistrés, notamment dans l’Allier, le tout pour une facture de 300 M€ sur la zone régionale. En conséquence, les négociations pour recontractualiser auprès des réassureurs internationaux s’en sont trouvées compliquées, avec des tarifs beaucoup plus élevés sur certains risques. 
Plus qu’un aléa climatique, « c’est l’illustration parfaite de ce que l’on a vécu ces dernières années. Le cycle ne s’arrête pas, on n’est pas dans une crise climatique. Une crise s’arrête, le réchauffement climatique, c’est autre chose. Le modèle a changé, il va falloir s’adapter », a relevé Francis Thomine. L’inflation galopante de ces derniers mois n’a pas arrangé la situation. Le directeur de la caisse régionale, pour qui s’est également la dernière année, se dit toutefois très fier du résultat de ces dix dernières années et se veut èrassurant quant à l’avenir : « Nous nous en sommes pas trop mal sortis. Notre résultat est positif, comme depuis dix ans, nous avons renforcé nos fonds propres et notre chiffre d’affaires. » 
 
Jean-Louis Pivard brandit l’étendard du mutualisme 
 
Stress, inflation, sursinistralité … en dépit d’une conjoncture peu favorable, les élus de Groupama, Jean-Louis Pivard en tête, ont martelé l’importance de conserver une identité mutualiste caractéristique de la compagnie d’assurance. « Il y a dix ans, nous avons failli disparaître en tant que groupe indépendant, à la suite de mauvais investissements. Nous avons vu arriver une nouvelle forme de banalisation parce que les agriculteurs étaient de moins en moins nombreux. Nous avons tenté de faire comme toutes les autres acteurs du marché et nous avons oublié nos valeurs. Je m’en suis rendu compte, mais il est très dur de lutter contre la marée montante », a-t-il alerté à ses successeurs sans un message mêlé de sagesse et de conseil. Pionnier dans l’ouverture de Groupama à d’autres professions que celles purement agricoles, Jean-Louis Pivard n’en oublie pas moins les racines de sa création il y a 150 ans. 
 
Promu Officier de l’Ordre du mérite agricole
 
Son engagement pour la profession est aujourd’hui reconnu et c’est avec les élus et partenaires de Groupama qu’il a souhaité le célébrer. Né en 1958 à Nantua, il est l’aîné, avec son frère jumeau Michel, d’une fratrie de sept enfants. Après un BTS ils reprennent tous deux la ferme familiale de Dortan et deviennent éleveurs. Au début des années 1990, Jean-Louis Pivard participe au rapprochement entre Groupama Rhône-Alpes et l’Est central. En 2012, il devient président, puis vice-président de la fédération régionale et sera durant dix-sept ans vice-président de Groupama national. « Jean-Louis Pivard est un homme simple, honnête, aimable, consciencieux, intelligent … une intelligence qu’il met au service d’un engagement », a souligné Pierre Pélisson, président de l’Amoma*, avant de remettre la croix d’Officier de l’Ordre du mérite agricole à Jean-Louis Pivard sous un tonnerre d’applaudissement. Une décoration qu’il a souhaitée partager avec son épouse Okka Pivard, après un discours frappant de sensibilité et de reconnaissance envers sa famille.