Accord commerciaux
Mercosur : aucun accord pour le moment, assure Bruxelles
Considérées comme un serpent de mer depuis plusieurs années, les négociations commerciales entre l’Union européenne et le Mercosur ont repris au début du mois de septembre. Si rien n’est conclu pour le moment, assure Bruxelles, certains États membres, mais aussi le Brésil, font pression pour finaliser les discussions avant la fin de l’année.
Si les discussions entre les négociateurs de l’Union européenne (UE) et des pays du Mercosur ont bel et bien repris en présentiel à Brasília (Brésil) les 5 et 6 septembre après plusieurs mois de pause marquées notamment par les protestations agricoles dans l’UE et les élections européennes, elles ne sont pas pour autant finalisées. En effet, Bruxelles estime que les pourparlers ne sont pas encore suffisamment mûrs pour entrer en phase de conclusion. C’est ce qu’a confirmé le 10 septembre, Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne en charge de l’Agriculture et du Commerce international. Et d’ajouter : « L’UE reste concentrée sur la résolution des problèmes en suspens, en veillant à ce que l’Accord réponde aux objectifs de durabilité de l’UE tout en respectant les sensibilités de l’UE dans le secteur agricole. » Une victoire relative pour les parties prenantes agricoles françaises et européennes qui étaient montées au créneau ces derniers jours pour dénoncer les éléments de l’accord. Ainsi, après les organisations et coopératives agricoles, accompagnées de plusieurs associations sectorielles (AVEC – volailles, CIBE et CEFS – sucre), le principal syndicat agricole français, FNSEA, et les Jeunes agriculteurs (JA) ont maintenu la pression, dans un communiqué du 6 septembre, pour dire « Non au Mercosur » estimant que le traité commercial amplifiera les déséquilibres pour certaines filières comme la viande bovine, la volaille, le riz, le sucre ou l’éthanol.
Risque d’accélération
Toutefois, en parallèle, l’exécutif européen a confirmé la réception d’une lettre signée par onze États membres (Allemagne, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Lettonie, Luxembourg, Portugal, République tchèque et Suède) lui demandant d’accélérer les négociations afin d’obtenir une conclusion rapide d’ici la fin de l’année. Un sentiment partagé par le Brésil, qui assure actuellement la présidence du G20 et qui milite également en ce sens. À ce titre, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui souhaitait déjà finaliser les discussions en décembre 2023, a déclaré en août, lors d’un évènement organisé par la confédération nationale de l’industrie brésilienne, que les pays du Mercosur sont prêts et disposés à signer, ajoutant que cette décision a d’ores et déjà été communiquée à Bruxelles et que la balle est à présent dans le camp de l’UE. Pour l’heure, aucune date n’a officiellement été fixée pour un nouveau cycle de discussions formelles entre les parties. Cependant, l’exécutif européen confirme que les pourparlers techniques se poursuivent.
F. M.