SYNDICALISME
Un jeudi productif pour la FDSEA et les JA 01

Ludivine Degenève
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Jeudi 13 octobre, la FDSEA et les JA se sont retrouvés au Gaec du Truchet à Dortan pour une nouvelle édition des Jeudis de l’agriculture. En présence d’exploitants et d’élus politiques, de nombreux sujets ont été abordés, entre autres la pollution sur les bords des routes, l’ambroisie et la succession des exploitations.

Un jeudi productif pour la FDSEA et les JA 01
Élus politiques et représentants syndicaux étaient réunis jeudi 13 octobre à Dortan pour un nouveau rendez-vous des Jeudis de l’agriculture. PHOTO/ LD

Nouvelle session pour les Jeudis de l’agriculture. Le 13 octobre au Gaec du Truchet à Dortan, représentants syndicaux FDSEA et JA et élus politiques se sont réunis pour évoquer les problématiques agricoles actuelles. À commencer par les incivilités aux bords des routes. « J’ai vu un chasseur jeter ses cartouches. Il y a un manque de respect de la part des populations », rappelle Oscar Pivard, l’hôte de l’évènement. « On acquiert une nouvelle biodiversité, s’exclame Gilles Brenon, secrétaire général de la FDSEA 01. On demande aux agriculteurs d’entretenir les parcelles alors que ce n'est pas le cas sur les routes départementales. » Le sujet suscite d’autant plus virulence que les contraintes des déchèteries sont toujours plus présentes. « Il faut que n’importe quel citoyen puisse entrer dans une déchèterie », rappelle Gilles Brenon. Face aux contraintes de tri, certains agriculteurs n’en voient plus le bout alors que de plus en plus de déchèteries sont devenues payantes. « Avant c’était à Oyonnax, maintenant il faut aller à Nantua », s’exclame Oscar Pivard, rappelant cependant que celle de Veyziat est gratuite.
 
Sensibiliser la population
 
Un représentant de la gendarmerie présent ce jeudi souligne un manque d’éducation des jeunes, majoritairement responsables de ces débordements. « On devrait emmener les gamins à l’abattoir », s’exclame Romain Nivet, membre des Jeunes agriculteurs et représentent de la caisse locale Groupama. À travers cette action, ce dernier souhaite sensibiliser les jeunes, et leur faire comprendre les conséquences d’une cannette lancée dans un champ ou sur le bord d’une route.
D’autres pays ont déjà fait des démarches de sensibilisation à travers des images de communication, comme la Suisse, ou les Jeunes agriculteurs belges, qui n’hésitent pas à choquer le public avec l’image d’une vache, la bouche en sang, en train d’essayer de manger une cannette. « Je problème c’est qu’on s’y est habitué », souligne Romain Nivet. Adrien Bourlez, président de la FDSEA, tempère la discussion en faisant la distinction entre la gestion des déchets et les incivilités. Il aimerait d’ailleurs travailler sur une convention mettant en relation les agriculteurs avec les mairies pour signaler les incivilités, les dépôts de plainte étant encore trop peu nombreux, d’après la gendarmerie présente ce jeudi. « Ce sont souvent des mineurs, il y a donc peu de verbalisations », explique Justin Chatard, président des Jeunes agriculteurs de l’Ain. Une idée est alors survenue : travailler sur des dépôts de plainte dématérialisés, permettant aux agriculteurs de signaler les débordements, le tout en un minimum de temps.
 
Des parcelles détruites par l’ambroisie 
 
D’autres sujets ont été évoqués plus rapidement : l’ambroisie et le manque d’aide lorsqu’une exploitation est touchée. « Il y a des agriculteurs qui ont dû détruire leur parcelle à leur charge à cause de l’ambroisie », souligne Romain Nivet. « À l’allure où elle se développe, ça va être un réel problème. Elle va arriver sur les exploitations plus vite que prévu », termine Justin Chatard.
À l’heure où les exploitations se font de moins en moins nombreuses, et les reprises encore plus rares, le sujet de la succession était également inévitable. Oscar et Elsa Pivard, en sont les bons exemples puisqu’ils ont repris la ferme après leurs parents et leur oncle, qui ont eux-mêmes repris la ferme de leur père. Cette exploitation est donc entre les mains de la même famille depuis trois générations, ce qui prouve que la reprise est possible, d’après Adrien Bourlez. « On est rentré dans un minima d’exploitations, souligne ce dernier. Il faut les garder, car elles servent d’identité aux communes. »
Enfin, la FDSEA rappelle une aide donnée par le syndicat par rapport aux nouvelles réformes de la Pac 2023. Deux demi-journées seront consacrées, dans un premier temps, aux modifications du dispositif, puis une simulation avec les données de l’exploitation seront réalisées pour déterminer individuellement les modifications à apporter.
D’autres sujets ont été abordés, comme le manque de carburant, qui complique la tâche aux agriculteurs alors que les derniers maïs doivent être récoltés. Mais ce qui ressort de cette réunion est le manque de représentants politiques aux Jeudis de l’agriculture. Puisque l’objectif de ce rendez-vous est d’échanger sur les problématiques agricoles de sorte à ce qu’elles soient entendues, et ainsi avoir une chance d’être résolues.