AGROALIMENTAIRE
Les fêtes se sont bien passées pour les professionnels malgré la crise sanitaire

Comme chaque année, l’heure est venue de dresser le bilan des fêtes de fin d’année pour le secteur de l’agroalimentaire. Dans un contexte marqué par la crise sanitaire, l’activité des professionnels est apparue satisfaisante malgré de nombreuses incertitudes.

Les fêtes se sont bien passées pour les professionnels malgré la crise sanitaire
Globalement, malgré la crise sanitaire, les professionnels de l'agroalimentaire dressent un bilan plutôt positif des ventes pendant les fêtes de fin d'année. ©Pixabay

Confiseurs, fromagers, vignerons, bouchers-charcutiers… Pour de nombreuses professions, les fêtes de fin d’année représentent une période cruciale en termes de chiffre d’affaires. En contact étroit avec les professionnels, Carole Perrier de l’association régionale des industries alimentaires (Aria) en Auvergne-Rhône-Alpes, a vu remonter des « tendances plutôt bonnes pour cette fin d’année 2021, et même supérieures aux années précédentes pour les boissons alcoolisées ou encore le chocolat ». Le signe, selon elle, d’une volonté des Français de se faire plaisir : « Il n’y a pas à être euphoriques car la crise sanitaire pèse, de même que les négociations autour d’Egalim 2, mais nous pouvons être satisfaits de ces fêtes de fin d’année. »

Des tablées plus réduites

Présidente de la confédération régionale des charcutiers-traiteurs (CRCT) en Auvergne-Rhône-Alpes, Valérie Delas dresse également un bilan positif de cette période qui se révèle cruciale pour son activité, même si elle a dû, cette année, composer avec la crise sanitaire et son lot d’incertitudes. « Les commandes se sont faites plus tard que d’habitude, un peu à la dernière minute. Cela s’explique sans doute par les nombreux cas positifs qui ont perturbé les plans de nombreux Français. L’autre tendance liée au contexte sanitaire, ce sont des commandes qui ont été réduites, tout simplement car il y avait moins de monde à table », avance-t-elle. Une dynamique d’achat qui s’est concrétisée notamment pour la viande, que ce soit chez le traiteur ou dans les grandes enseignes. La semaine précédant le réveillon de Noël, les achats de viandes brutes de boucherie en grandes surfaces ont par exemple grimpé de 10 % par rapport à la précédente, rapporte Interbev, l’interprofession du bétail et des viandes. Les changements dans les habitudes de consommation déjà observés semblent s’être amplifiés cette année, avec un attrait plus marqué pour les pièces plus petites. « Par rapport à 2020, les ventes de dindes ont diminué de 19,72 % au profit notamment des chapons jaunes (+ 3,48 %), des poulardes blanches (+ 19,71%) et des pintades (680 400 pièces vendues en 2021) », confirme Patricia Nifle, directrice du syndicat des volailles fermières d’Auvergne.

Des disparités suivant les filières

Du côté de la filière viticole, les fêtes de fin d’année amènent généralement un accroissement des ventes, notamment de vins festifs, de crus et d’AOC. Le comité vin Auvergne-Rhône-Alpes, qui centralise les professionnels de la filière en région, dresse « un bilan contrasté de ces fêtes en fonction des appellations, en lien avec les incertitudes sanitaires qui ont entraîné des annulations de séminaires et autres repas de fin d’année traditionnellement organisés à cette période par les entreprises ». Heureusement, note le comité vin Auvergne-Rhône-Alpes, « la diversité des canaux de distribution et le développement de la vente directe et de l’œnotourisme ont été des atouts ». Pour accompagner la viande et le vin sur une table de fête, rien de tel qu’un bon fromage comme l’a récemment affirmé le candidat communiste à l’élection présidentielle, Fabien Roussel. Très liée au tourisme hivernal, la consommation de fromage a, cette année, échappé à la fermeture des restaurants en altitude provoquée par la mise à l’arrêt forcée des remontées mécaniques dans les stations de sports d’hiver. « Durant cette période, la restauration commerciale est traditionnellement porteuse et valorisante. Cela s’est globalement bien passé, notamment pour les produits haut de gamme et les AOP pour qui les fêtes représentent une période particulière », souligne Alain Plan, directeur du Criel Alpes-Massif central, l’interprofession de la filière lait en Auvergne-Rhône-Alpes. Cette période importante passée, il alerte néanmoins sur l’absentéisme grandissant qui affecte aujourd’hui les entreprises de l’agroalimentaire en raison de la propagation du coronavirus. Une tendance commune à l’ensemble des filières qu’il s’agira de surveiller attentivement dans les semaines à venir.

Pierre Garcia