Les 11, 12 et 13 octobre, la FNSEA 63 (Puy-de-Dôme) a organisé le séminaire annuel des anciens exploitants de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. La poursuite de la revalorisation des retraites a été au cœur des échanges.
L’application de la loi Chassaigne, qui a permis la revalorisation des retraites pour les chefs d’exploitation, a fait des mécontents à cause d’écrêtements gouvernementaux qui « laissent encore beaucoup de gens sur le carreau », notamment en limitant les pensions versées aux conjoints et aides familiaux. « D’autre part, on a constaté que certaines retraites n’avaient pas été calculées correctement : un à deux trimestres d’activité n’ont pas été pris en compte dans la plupart des dossiers », a prévenu Jean-Claude Chalencon, président de la section régionale des anciens exploitants d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Revalorisation des retraites
Depuis la loi Chassaigne de 2020, les retraites agricoles ont été revalorisées à 85 % du Smic (salaire minimum) pour les chefs d’exploitations ayant exercé avec ce statut pendant au moins 17 ans. Pour Julien Brugerolles (suppléant du député André Chassaigne), il ne faut pas s’arrêter là : « on veut supprimer l’amendement d’écrêtement imposé par le gouvernement » qui limite la portée de la loi et qui est à l’origine de nombreuses lacunes dans son application. Pour ce faire, une nouvelle proposition de loi (Chassaigne 3) sera présentée d’ici décembre devant l’Assemblée nationale par un groupe de 22 députés. Julien Brugerolles évoque plusieurs pistes d’amélioration possibles : comptabiliser les 25 meilleures années d’activité au lieu des 25 dernières, revaloriser les pensions versées aux aides familiaux et conjoints collaborateurs (les femmes d’exploitants sont majoritairement concernées) à 85 % du Smic. Julien Brugerolles invite les syndicats à faire remonter ce qui se dit sur le terrain afin de défendre au mieux leurs intérêts devant l’Assemblée. Il prépare d’ores et déjà son auditoire : à l’image de la précédente loi, l’application de ces améliorations nécessitera « un travail collectif de longue haleine ».
S’ouvrir aux autres
Martine Bony (vice-présidente du conseil départemental du Puy-de-Dôme) est également intervenue au séminaire régional des anciens exploitants. Elle-même ancienne agricultrice, elle a déclaré comprendre les préoccupations des actuels et futurs retraités agricoles. « Il ne faut pas lâcher prise » a-t-elle encouragé, avant de rappeler que « les métiers de l’agriculture sont indispensables pour la préservation de nos paysages et la souveraineté alimentaire du pays ». Pour Martine Bony, les retraités ont un rôle important à jouer dans la défense des métiers agricoles. « Le Département du Puy-de-Dôme a alloué 52 millions d’euros à l’agriculture pour les cinq prochaines années », a-t-elle informé, un budget qui servira à « défendre les différentes filières, les jeunes, les transmissions et les anciens exploitants ». Face à l’exode urbain observé ces dernières années, Martine Bony a incité les agriculteurs à ouvrir le dialogue avec les néoruraux : « Ouvrons nos fermes, communiquons au maximum sur nos métiers et donnons envie aux jeunes de les exercer. En tant que retraités, nous avons plus de temps à consacrer à cette cause : battons-nous pour la prochaine génération d’agriculteurs ».