ALIMENTATION
La chaîne alimentaire tient bon malgré la reprise de l'épidémie

La hausse des contaminations au Covid-19 a fait doubler le taux d'absents dans les entreprises du secteur alimentaire, occasionnant des retards mais pas de « rupture » dans l'approvisionnement.

La chaîne alimentaire tient bon malgré la reprise de l'épidémie
Le gouvernement appelle « à la plus grande mansuétude » dans l'application de pénalités logistiques par les clients des industriels en cas de retard de livraison. ©CD

« Toute la chaîne alimentaire tient bon. Les entreprises font preuve de beaucoup d'agilité pour s'organiser », a tenu à rassurer le ministère de l'Agriculture, le 10 janvier. Le gouvernement avait réuni, plus tôt dans la journée, les agriculteurs, industriels, transporteurs et distributeurs pour faire le point sur la situation de l'approvisionnement alimentaire alors que l'épidémie de Covid-19 bondit. En une dizaine de jours, le taux d'absentéisme dans les entreprises alimentaires a doublé, passant de 5 à 10-15 %. Même hausse dans les abattoirs où le taux d'absents est passé de 4 à 8-10 %, selon le ministère. La situation laissait craindre de possibles répercussions sur le fonctionnement des chaînes d'approvisionnement, à l'instar des perturbations connues pendant le premier confinement. Le taux d'absents oscillait alors entre 35 et 40 %. « Il n'y a pas d'alerte systémique. Nous ne sommes pas dans la même situation qu'au printemps 2020, les nouvelles règles d'isolement et le maintien des écoles ouvertes permettent d'assurer la continuité pédagogique et économique », observe le cabinet du ministre qui confirme, qu'à l'heure actuelle, « il n'y a pas de rupture dans les rayons des supermarchés ».

Pas de pénalité logistique en cas de retard

Les délais de livraison se sont cependant rallongés, notamment pour les produits frais (fruits et légumes, volaille, viande bovine…). Le gouvernement appelle « à la plus grande mansuétude » dans l'application de pénalités logistiques par les clients des industriels en cas de retard de livraison, rappelant que la loi Egalim 2 prévoit « qu’en cas de force majeure, aucune pénalité logistique ne peut être infligée ». La Coopération agricole a d'ailleurs demandé un « moratoire » sur les pénalités logistiques, comme au printemps 2020. Face à l'augmentation de l'absentéisme, les coopératives sollicitent également un accès facilité « en termes de volumes et de coûts » aux masques FFP2 ainsi qu'un accès prioritaire « après le personnel soignant » aux tests et à la garde d'enfant pour les salariés des entreprises alimentaires. Un nouveau point sur la situation sera organisé par le gouvernement à la fin du mois. D'ici là, la surveillance portera principalement sur le secteur de la restauration, touché par le manque de personnel et la baisse de fréquentation due au télétravail, et le transport de fret ferroviaire et maritime, confronté à l'engorgement des ports européens et internationaux. Le ministère des Transports a annoncé la réouverture d'une cellule de crise pour veiller au bon fonctionnement de l'acheminement logistique.

JG