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Agrilocal cherche un second souffle

Jean Deguerry a fait un point d’étape sur l’activité de la plateforme d’approvisionnement et remis deux trophées nationaux. La plateforme bouillonne moins
Agrilocal cherche un second souffle

Lancée fin d'année 2015 et après deux années de forte progression (+62,2% entre 2017 et 2018) la plateforme voit son chiffre d'affaires s'infléchir légèrement en 2019. « On observe un tassement, il faudrait lui trouver un second souffle auprès des collectivités comme les Ehpad ou la restauration collective » a lâché le président du département de l'Ain, Jean Deguerry avant d'en rappeler les objectifs. « Son but est de gérer de la valeur ajoutée aux producteurs locaux tout en favorisant les circuits courts. C'est aussi un excellent outil pédagogique auprès des enfants en leur développant le goût ».

Pourquoi une baisse ?

L'Ain se situait à la 2ème place des plateformes avec 80% des collèges qui passent par Agrilocal. Elle vient de se glisser au 3ème rang malgré une légère reprise actuelle. L'aspect budgétaire est un frein, l'achat de qualité à un coût que toutes les cantines scolaires ne peuvent pas donner. Un menu par enfant se chiffre à moins de 2 euros. « Il nous faut des cuisiniers et des gestionnaires motivés. Ils seront accompagnés dans leur changement de pratiques culinaires en s'orientant vers le local » rappellera Jean Deguerry. Durant 7 mois agrilocal01 a fonctionné en roue libre faute de chef. Maintenant la direction est confiée à Géraldine Bredy qui assurera un accompagnement soutenu.

Divers produits

Les produits les plus demandés restent la viande et la charcuterie et les produits laitiers. Le président a souligné l'arrivée de Viande des Pays de l'Ain sur la plateforme. Du côté des fournisseurs le problème rencontré se situe au niveau de la commande. Les volumes journaliers nécessaires aux collectivités ne sont pas là. Pour Francine Lioux, cheffe cuisinière au collège Anne Frank à Miribel, ce n'est pas un problème.
« J'ai décidé de composer mes menus en fonction des abattages ». Au plus tard le 1er janvier 2022, dans le cadre de la loi Egalim, les repas servis dans les collectivités devront comprendre 50% en valeur de produits locaux sous signe de qualité dont 20% issus de l'agriculture biologique.
Après un bilan de l'activité, place à la remise des trophées avant une réunion entre acheteurs et fournisseurs visant à développer l'activité de la plateforme. Remplir des bons de commandes sur du long terme a été à l'ordre du jour.

Yolande Carron

En chiffres


2016 : 137 052 euros
2017 : 440 186 euros
2018 : 718 978 euros
2019 (estimation) : 676 578 euros
Soit une baisse d’activité entre -7 et -8%
92 agriculteurs et 23 artisans inscrits
90% du CA réalisés par les collèges
Viennent ensuite les communes, l’Armée et une Marpa.
Acheteurs fournisseurs
Fournisseurs : 173 (+34)
Acheteurs : 126 (+8) n

 

 

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Deux trophées nationaux

Francine Lioux, cheffe cuisinière au collège Anne Frank à Miribel a remporté le trophée national Agrilocal « acheteurs », catégorie collèges en juin 2019.

« C’est un outil de travail comme un autre. Il permet plus de proximité, de variété, de toucher sentir les produits de saison. Je rencontre des producteurs passionnés et passionnants ». Chaque jour Francine cuisine avec passion pour 440 convives depuis 4 ans. Auparavant elle travaillait dans l’audiovisuel. Une reconversion qu’elle a choisie car elle voulait prouver aux ados qu’à la cantine on pouvait bien manger.
« Dans nos collèges c’est là que nous apprenons à nos élèves à bien manger. Maintenant lorsque je les croise dans le couloir car je les vois de la 6ème à la 3ème, ils ne me disent plus je n’aime pas mais je veux bien goûter. Je suis contente de ce fonctionnement ». Un petit chiffre en passant chaque assiette compte 30 g de gaspi !

Loïc Dothal, les jardins de Jimmy, Loïc et Jilly, trois frères maraîchers à Saint-Bénigne qui font de l’agriculture raisonnée, ont reçu le trophée national Agrilocal « fournisseurs », catégorie légumes, en novembre dernier au Ministère de l’Agriculture.

Pour Loïc la plateforme est un moyen d’aborder une nouvelle clientèle. « Elle est très simple d’utilisation. Même du bout de nos parcelles nous pouvons répondre. Il n’y a pas de « paperasse » à brasser. Juste une facture à faire en fin de mois. Nous faisons des livraisons quasi quotidiennes ».