AGRO-ÉCOLOGIE
Stéphane Passot en lice pour le Concours général agricole

Patricia Flochon
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Lauréat local du territoire du Val-de-Saône – Natural 2000, Stéphane Passot, éleveur laitier à Sermoyer, représentera le département au Concours général agricole Pratiques agro-écologiques, dont les résultats seront annoncés fin février à l’occasion du Salon de l’agriculture.

Stéphane Passot en lice pour le Concours général agricole
Le jury, lors de la visite des parcelles en mai 2022. PHOTO/ PF
Stéphane Passot, éleveur à Sermoyer, lauréat du territoire de Val-de-Saône, en lice pour le Concours général agricole, Pratiques général agricole, Pratiques agro-économiques - Prairies et Parcours 2023 (à droite) ; et Hugo Dananche, vainqueur 20216 (à gauche). 

En mai 2022, quatre éleveurs aindinois étaient en lice pour participer au Concours général agricole des pratiques agro-écologiques – Prairies et Parcours, dans la catégorie fauche prioritaire (et secondairement pâturage). Le nom du lauréat était dévoilé le dimanche 15 janvier à Sermoyer, à l’occasion de la cérémonie des vœux de la mairie. Le premier prix revient à Stéphane Passot, éleveur laitier à Sermoyer, à la tête d’un cheptel d’une soixantaine de Montbéliardes et de 80 jeunes bovins à l’engraissement. L’exploitation totalise 120 ha de SAU, dont environ 60 ha de prairies (dont 55 ha de prairies inondables, emblématiques de la zone Natura 2000 du Val-de-Saône). Un éleveur départagé parmi quatre candidats (le Gaec du Grand Curtil à Arbigny, le Gaec du Roset à Arbigny, et le Gaec des Terres Juillet à Sermoyer), dont les parcelles ont été examinées fin mai par un jury présidé par Hugo Danancher, membre associé de la Chambre d’agriculture de l’Ain (vainqueur de l’édition 2016). Un jury qui a également apprécié que Stéphane Passot commercialise ses produits sous la marque « C’est qui le Patron ?! », une démarche décrite comme « un exemple de solution pour pérenniser l’élevage sur la zone, avec des prix garantis et un cahier des charges freinant l’intensification ». Autres forces retenues par le jury : « une motivation et un attachement manifeste aux prairies permanentes, avec un engouement dépassant clairement l’incitation financière ; la qualité du foin produit bien valorisée, sans nuire à l’équilibre écologique de la parcelle visitée : bonne diversité floristique avec plus de 32 espèces et présence d’espèces protégées ; un éleveur passionné témoignant activement de son métier sur les réseaux sociaux. »
 
Un message fort pour les habitants et les élus du territoire
 
Rappelons que le Concours général agricole des pratiques agro-écologiques, organisé en Val-de-Saône depuis 2015 par la Chambre d’agriculture, a pour objectif de sensibiliser les agriculteurs et le grand public à l’intérêt écologique de ces espaces prairiaux et à l’importance de l’élevage pour leur maintien. L’occasion pour Hugo Danancher de rappeler dimanche dernier : « À travers ce concours, c’est un message fort qui est adressé aux habitants, aux élus et aux acteurs du territoire sur l’importance de l’élevage pour la préservation de la biodiversité. Car on peut être producteur de lait, de viande, et être fier de produire aussi de la biodiversité. Ce concours doit valoriser le travail de ceux qui contribuent de façon vitale au maintien de l’élevage sur la zone, et donc de ces milieux remarquables ». Le jury s’est attaché à évaluer la cohérence de l’utilisation de ces prairies tant au niveau de l’exploitation (gestion de la prairie et pratiques d’élevage adaptées au potentiel de la parcelle, valeur alimentaire du fourrage et productivité au regard du système d’exploitation et de sa vitalité), que l’intérêt pour le territoire : richesse floristique, dont la présence de certaines espèces patrimoniales, pratiques favorables à la biodiversité et à la valeur apicole). Et de conclure : « Merci et bravo pour votre travail et votre contribution déterminante à la préservation de ces milieux et au maintien de l’élevage dans le secteur. Chaque parcelle visitée a été l’occasion de riches observations. Chacun à votre manière vous portez une passion à votre métier et accordez de la valeur à ces prairies ».

L’élevage, indispensable pour les prairies alluviales du Val-de-Saône

Sur le territoire du Val-de-Saône (18 communes, 25 876 habitants, 205,36 km², 3 671 ha en zone Natura 2000), des prairies hygrophiles et méso-hygrophiles abritent une flore et une faune (notamment avifaune) d'exception. Il est reconnu Zone de protection spéciale (ZPS) dans le réseau Natura 2000, constituant en particulier l'une des principales zones de suivi du Râle des genêts dans la déclinaison régionale du Plan National d'Action visant cette espèce. Plusieurs MAEC (Mesures agroenvironnementales et climatiques) s'attachent à préserver ces milieux, en rémunérant les agriculteurs pour des pratiques de fauche tardive à différentes dates et selon différentes modalités, en fonction des espèces ciblées. (Les acteurs intervenant sur le secteur en lien avec ces MAEC sont : l'Office français de la biodiversité, l'EPTB Saône-Doubs, le Conservatoire des Espaces Naturels Rhône-Alpes, la LPO et la Chambre d'Agriculture de l'Ain…). La mauvaise nouvelle vient de tomber début janvier. Selon Hugo Danancher, « la Région revoit son enveloppe à la baisse pour les MAEC fauche tardive, une baisse annoncée de 65 % ! ».