INTERVIEW

Dominique Davy : « Un éleveur sur deux fera appel à nos entreprises »

Qu'est-ce qui, historiquement, distingue les réseaux d'Allice et de FCEL ? Et que représente aujourd'hui Eliance dans le monde de l'élevage ?

Dominique Davy : « France Conseil Élevage rassemble 80 entreprises de conseil et de service en élevage sur trois filières : bovin viande, bovin lait et caprin. Allice est une union de coopératives qui font de la sélection génétique sur les filières bovines, ovines et caprines, et apportent leurs services aux éleveurs. Au total, ce sont 126 entreprises qui vont adhérer à cette nouvelle fédération, ce qui représente 500 M € de chiffre d'affaires. Un éleveur sur deux fera appel à nos entreprises. Sur la partie reproduction, 90 % des inséminations réalisées en France sont faites par une entreprise de notre réseau. »

Qu'est-ce qui a motivé la fusion des deux fédérations ?

D.D : « Nos entreprises apportent, in fine, leurs services et leurs conseils aux mêmes éleveurs. Au niveau fédéral, nous étions sur des métiers différents, mais avec une complémentarité forte. Notre objectif est d'unir nos forces et de rassembler nos métiers pour être encore plus responsables et plus compétitifs demain. Nous aurons une gouvernance équilibrée entre nos deux fédérations avec 36 entreprises, dont la moitié qui appartenait à Allice et l'autre à France Conseil Élevage. Avec le même principe pour le bureau : je suis élu à la présidence, et le président d'Allice, Bernard Malabirade, est élu premier vice-président. »

Quels seront les activités et le rôle de la nouvelle entité ?

D.D : « Nous avons cinq axes majeurs : contribuer aux politiques publiques et collectives aux niveaux national et européen, proposer à nos adhérents des outils encore plus innovants, développer la R&D, travailler sur le potentiel économique et social des entreprises, et sur l'attractivité du réseau pour favoriser l'entrée de nouvelles compétences chez nos adhérents. La fusion de nos fédérations nous permet d'avoir une vision à 360° des élevages. Nous aurons une puissance de R&D encore plus forte ensemble pour préparer nos adhérents à utiliser de nouveaux outils, de nouveaux services. Il y aura un travail sur le conseil et sur la collecte de données, qui est notre métier historique à France Conseil Élevage. La fusion va également permettre de renforcer le travail sur l'impact environnemental de nos entreprises. Cela fait partie de nos valeurs communes. »

Quels sont les grands enjeux auxquels la génétique doit répondre aujourd'hui ?

D.D : « Les recherches sur la génétique sont plus avancées en bovin lait. Il y a encore du travail côté bovin viande, sur la génétique et sur les techniques d'élevage. Travailler sur la génétique permet de choisir le meilleur potentiel génétique possible tout en respectant l'environnement, c'est-à-dire d'utiliser le moins possible d'aliment et de favoriser l'environnement dans lequel l'animal va évoluer pour qu'il donne le meilleur de lui-même. »

Propos recueillis par Juliette Guérit