ANCIENS EXPLOITANTS
« Merci à vous d’avoir fait ce que l’agriculture est aujourd’hui »

Margaux Legras-Maillet
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Les membres de la Section départementale des anciens exploitants agricoles se sont retrouvés jeudi dernier à la salle des fêtes de Tramoyes pour leur assemblée générale. L’occasion d’échanger sur l’épineux dossier des retraites.

« Merci à vous d’avoir fait ce que l’agriculture  est aujourd’hui »
A la tribune, jeunes et anciens se sont succédé en exprimant le même espoir : en finir avec les petites retraites agricoles. Photo/ Yolande Carron

« À la dernière assemblée générale nous étions 120 participants nous ne sommes que 90 aujourd’hui, il y a eu beaucoup de défections dues à la Covid, mais nous sommes malgré tout heureux de nous retrouver. » C’est par ces mots que le président René Geoffray a accueilli les participants tout en rappelant les valeurs de la section auxquelles il tient beaucoup, : « la section se veut sociale et défend les intérêts des retraités mais n’a pas de budget », puis il a demandé une minute de silence en hommage à Pierre Mas et Guy Montrade tragiquement décédés il y a peu de temps. Il revenait ensuite à Jean-Paul Devrieux, secrétaire général, de détailler le rapport moral. La Covid a perturbé le programme de l’année, malgré tout, la section qui totalise 450 adhérents s’est réunie cinq fois. Il a aussi mentionné la convention signée pour des réductions avec Groupama proposées aux adhérents tout en remerciant les conseillers d’être à leur écoute. Petit rappel toutefois de René Geoffray à ce propos : « la réduction de 5% n’est pas toujours appliquée, il faut surveiller. »

Les voyages

René Fromont, vice-président, pour sa part, a livré le compte rendu de la section voyage, « les activités n’ont pas été faciles à mettre en place mais la participation a été bonne. » En Juin il y eu la visite chez Gaëtan Richard, éleveur à Hotonnes puis direction Aranc et la visite du chantier médiéval de Montcornelles avec repas tiré du sac. Août 202,1 c’était croisière sur le Rhin avec 42 personnes inscrites, a suivi une escapade en Auvergne où 36 personnes ont participé. Octobre, deux sorties, journée pêche d’étang, avec 30 personnes à Marlieux et visite des locaux de l’Apped puis le thé dansant le 30 octobre avec 160 personnes. « Vu le succès remporté il va falloir continuer ce genre d’activités », a ajouté le président et enfin la journée retrouvailles en novembre qui avec 100 personnes. René Fromont a invité les participants à s’exprimer s’ils avaient des idées de voyage « la section est preneuse ».

Les retraites, tout n’est pas encore fait

Lors de l’assemblée générale de 2020, Hélène Blaud, présidente nationale de la SNAE avait longuement abordé le problème des retraites agricoles, cette année il revenait à Jean-Claude Chalencon, membre de la section et président de la SRAE Auvergne-Rhône-Alpes (Section Régionale des Anciens Exploitants) d’aborder ce sujet délicat et complexe ou tout n’est pas encore acquis. « L’adoption au Sénat le 9 décembre 2021 de la loi Chassaigne 2, du député communiste du Puy-de-Dôme (André Chassaigne, ndlr), a apporté une bonne nouvelle aux anciens exploitants », se réjouissait dans un premier temps le président régional avant de souligner une victoire syndicale en demi-teinte, au regard de la revalorisation des retraites des conjoints et aides familiaux qui, elle, n’atteint que quelque 713 €/mois contre 85 % du Smic (soit 1 067 €/mois) demandé par le syndicat. 
Jean-Claude Chalencon n’a pas mâché ses mots, « la loi Chassaigne 2, je ne comprends rien. Pour les conjoints nous demandions 85 % du smic, mais l’accord au niveau national est de 75 %. Et qu’en est-il des pensions de réversion et de la majoration pour enfants, seront-elles prises en compte dans le calcul de la revalorisation ? Cette loi pourrait faire des déçus », a-t-il redouté.
La loi Chassaigne 2 est intervenue après la première loi Chassaigne sur la revalorisation des minimas de retraite des chefs d’exploitation de 75 à 85 % du Smic effective depuis le 1er novembre 2021. Pour en bénéficier il faut justifier d’une carrière complète tout régime confondu et avoir cotisé 17,5 ans en tant que chef d’exploitation. Ils sont deux cent dix mille bénéficiaires en France. 
 
Yolande Carron