Les points de vente collectif ont le vent en poupe dans l'Ain, département particulièrement dynamique en la matière puisqu'il se place dans le trio de tête au niveau régional après le Rhône (22 points de vente), l'Isère (vingt) et la Drôme (dix-huit). Un petit nouveau est pour l'heure en construction. Baptisé « Les 3 Petits Fermiers », sur la commune de Farges dans le Pays de Gex, le bâtiment sort tout juste de terre pour une ouverture espérée mi-octobre. Seize producteurs sont d'ores et déjà engagés dans l'aventure, auxquels s'ajoutent une vingtaine de dépôt-vendeurs. « La SAS a été créée le 16 juillet. La particularité du groupe, c'est que pour vraiment mettre en avant la valeur locale, ils ont autorisé quelques artisans du cru à les rejoindre, comme un brasseur, un boulanger, un transformateur de petits fruits qui s'approvisionne chez des producteurs... », explique Jean-Baptiste Laforgue de la chambre d'agriculture qui suit le dossier de très près.

Projet initié et soutenu par la commune

Fruits et fruits transformés, légumes et légumes transformés, viandes (bovine, agneau, volaille, porc et charcuterie), fromages (de vache, brebis, chèvre), lait, œufs, pains, pâtisseries, tartes, biscuits, chutney, escargots, foie gras, miel, truite, plantes sauvages... font partie de la large palette de produits (dont certaines productions en bio) qui sera proposée au consommateur. Un projet initié l'an passé par Monique Graziotti, maire de la commune, qui contacte alors la chambre d'agriculture qui suit le dossier de A à Z (création du groupe, aspects techniques et suivi). La collectivité financera la construction du bâtiment, soit quelques 100 m² de superficie de vente, installé dans une zone d'activité de Farges facilement accessible. Cerise sur le gâteau, ce sera le premier point de vente collectif implanté sur le secteur. Le groupe de producteurs associés financera quant à lui tout l'aménagement intérieur (budget estimé de 145 000 € HT). Un projet qui devrait bénéficier de subventions du Feader, fond européen agricole pour le développement rural.

Un réseau qui s'étoffe d'année en année

Le groupe de producteurs travaille en ce moment sur les aspects aménagement et précisions de la gamme de produits. Pour parfaire leurs compétences, ils ont suivi une formation juridique d'une journée ainsi qu'une formation à la communication de trois jours. Le magasin sera ouvert le vendredi et le samedi, de 9 h à 19 h, avec la particularité d'accepter que les consommateurs viennent s'approvisionner en produits frais et locaux avec leurs propres contenants. « Etant donné sa localisation, il est possible d'ancrer des habitudes de passage pour la clientèle. Si vraiment ça marche très fort, ils pourront alors envisager d'ouvrir un peu plus à l'avenir », précise Jean-Baptiste Laforgue. Le réseau de points de vente collectifs continue lentement, mais surement sa progression. Deux autres projets sont en cours. L'un à Saint-Sorlin-en-Bugey et l'autre au nord de l'agglomération de Bourg-en-Bresse. A noter que certains points de vente déjà en place, forts de leur succès, sont en recherche de nouveaux producteurs pour étoffer leur gamme, à l'instar du magasin de Chaneins « La Bascule » en demande de fromages de chèvre, vache et brebis, volailles fines, œufs, légumes et miel. C'est aussi le cas de Ferme en Ville à Belleville-sur-Saône qui recherche un producteur de porcs (une offre qui pourrait intéresser un éleveur frontalier).

Patricia Flochon