MARBOZ /
Sylvie et Roland Bozon : se lancent dans l’escargot… à bride abattue

Le sport peut mener à tout. C'est au cours d'un changement de côté, lors d'une partie de tennis, qu'Olivier Pfiffer souhaitait arrêter son activité d'élevage d'escargots.
Sylvie et Roland Bozon : se lancent dans l’escargot… à bride abattue

Après en avoir parlé à ses proches, Sylvie et Roland Bozon, installés aux Girouds à Marboz se disent « c'est dommage, il faisait de bons produits, pourquoi pas nous ne prendrions pas la suite ? Et l'aventure dans le grand bain de l'héliciculture, l'élevage des escargots comestibles est parti comme cela » s'amuse Roland. Elle a débuté en février. Parallèlement, Roland garde son emploi d'ouvrier mouliste à Varennes-Saint-Sauveur et s'assure la présence d'Olivier Pfiffer pendant un an à ses côtés pour sa formation. L'élevage est totalement à l'extérieur (en parc), « à l'italienne » : les escargots, des gros gris, sont parqués sur un terrain de 225 mètres carrés, plutôt meuble et bien exposé, constitué de 16 allées plantées de colza et de moutarde entre lesquelles sont disposées des planches de mangeoires posées sur des supports métalliques. De chaque côté, des plans inclinés permettent d'accéder aux mangeoires et servent en même temps de protection pour les escargots. Ici pas de clôture électrique pour éviter la fuite des escargots, mais du savon noir et de la graisse animale sur le pourtour du parc.
« On respecte l'animal » explique Roland. Gardant son emploi à côté, Roland ne fait pas naître ses escargots. Mi-mai, il a reçu les naissains (transformation de l'œuf en larve de petit escargot), élevés dans le Doubs, à savoir 70 000 escargots. « Dans la nature, un escargot met deux ans pour atteindre sa taille adulte. Ici, il lui faut 5 mois. Il a le gîte et le couvert. Il n'a rien à faire sinon manger et dormir ». C'est un grand sportif et un recordman du monde car il prend 500 fois sa masse. A leur arrivée, ils pesaient chacun 5 milligrammes et on le ramasse à 25 grammes.

Yves Goux, CLP