Bois Agri-Local Aindinois /
Maintenant, on passe au concret

Valorisation du bois des exploitation / Élaboration du plan de gestion, repères technico-économiques, matériel d’élagage et de broyage… La jeune association entre en phase concrète. Les agriculteurs peuvent dors et déjà s’inscrire pour les tournées.
Maintenant, on passe au concret

Créée en mars, l'association BALA (Bois Agri-Local Aindinois) vise à valoriser durablement le bois issu des haies et des bosquets des exploitations. Elle est née d'un constat simple : la biomasse disponible dans les exploitations aindinoises va croissante. Les agriculteurs - on les comprend- n'ont plus le goût de s'échiner à la « tronçe » pour trois fagots. En y laissant trop souvent un doigt ou autre morceau de leur anatomie. Tant et si bien que la culture de la haie s'éteignait à petit feu.

Fédérer les acteurs pour développer une filière

Pour parvenir à ses fins, l'association va mettre à disposition des entreprises des outils adaptés et efficaces pour entretenir les bois et valoriser facilement la ressource.
Elle travaille parallèlement à fédérer les acteurs du territoire1 pour constituer une vraie filière locale d'approvisionnement en bois.
En buche ou en plaquettes, il peut servir à alimenter les chauffages individuels (poêles, cheminées...), les chaufferies collectives de petites ou moyennes dimensions, les bâtiments agricoles. Les éleveurs peuvent aussi s'en servir comme paillage à moindre coût.

Maîtriser un nouveau savoir-faire

Après avoir exposé la théorie, notamment lors d'une journée de démonstration qui a attiré plus de 200 personnes en juin, le président de l'association, Hervé Puthet et son équipe d'une douzaine d'adhérents ont travaillé pour pouvoir proposer des solutions concrètes dès cet hiver. C'est ce qu'ils ont exposé, jeudi dernier, à une trentaine d'agriculteurs et d'élus réunis à Ceyzériat.
« Si on veut que ça marche, il ne faut pas faire n'importe quoi et être capable de sortir un produit de qualité », insistait Hervé Puthet.
D'où l'importance, pour les agriculteurs qui souhaitent intégrer l'association, de respecter une charte d'engagement.
La première étape consiste à estimer le potentiel de biomasse de l'exploitation, à partir des photos Pac. L'exploitant connaîtra les volumes qu'il pourra valoriser chaque année, en préservant sa ressource. « Et beaucoup, comme moi, seront étonnés du bois dont ils peuvent disposer », notait Hervé Puthet.

De grosses machines pour un travail de précision

Deuxième étape : organiser le chantier. Bala a travaillé en lien avec la FD Cuma pour trouver les outils adaptés. Dans un premier temps, en s'appuyant sur des Cuma voisines (Saône-et-Loire pour le grappin coupeur, Isère pour le broyeur). « Avant chaque chantier, un technicien se rendra sur place. Chaque exploitation peut être un cas particulier, en fonction de la topographie, de l'accessibilité, du type de coupe à faire (haire, ripisylve, bosquet...). Ce sont de grosses machines, dont il faut optimiser le fonctionnement », précisaient les responsables de l'association, qui n'excluent pas, à termes, d'acquérir pareils outils ou de nouer des partenariats avec des opérateurs locaux comme la SAAF. Les adhérents seront formés à cette activité en lien avec la chambre d'agriculture. Les sessions peuvent être prises en charge par le fond Vivea.

Une source de revenu

Plusieurs tournées de coupe et de broyage sont prévues dans l'année.
Les tarifs des prestations ont été dévoilés (voir par ailleurs) ainsi que les estimations des gains économiques de l'utilisation des plaquettes en paillage.
« On ne va pas faire fortune avec le bois. Mais si on rationalise bien nos chantiers, on a tous quelques milliers d'euros à gagner chaque année. Dans la conjoncture qu'on connaît, c'est toujours ça », commentait le président Puthet.
L'association s'est fixé un objectif « raisonnable » de produire 8 000 MAP (mètres cubes apparents) par an d'ici 3 ans.

Etienne Grosjean

Régis Favier, agriculteur à St-André-sur-Vieux-Jonc :
« C’est une démarche qui a du sens : la ressource en bois est toujours plus présente en France. L’évolution de nos pratiques contribue et contribuera à protéger la planète. »

1 : Département, agglo de Bourg, Ademe, chambre d'agriculture, FD Cuma...

 

Inscrivez-vous pour les tournées
Une première tournée de grappin sécateur est programmée pendant les 3 premières semaines de février.
Une tournée de broyage est programmée deuxième quinzaine de mars.
Pensez à vous inscrire dès à présent. N’hésitez pas à en parler à vos voisins afin d’organiser au mieux les déplacements des engins et minimiser les coûts.
Se former pour un travail de qualité
Pour des questions techniques et économiques, le bois énergie produit sous forme de plaquettes sera essentiellement destiné à de petits et moyennes chaudières. « L’aspect primordial pour les clients sera la qualité des plaquettes, notamment du séchage », analysait Vincent Caussanel, chargé de mission énergie de la chambre d’agriculture. Ce qui suppose un séchage et un criblage irréprochables.
« C’est pourquoi on estime qu’une formation est indispensable pour les agriculteurs qui souhaitent s’inscrire dans cette filière », répondait en écho Régis Favier, vice-président de BALA.
Il s’agira de deux demi-journées sur l’exploitation pour élaborer le plan de gestion. 2 jours de formation en groupe sont prévus. Au programme : fonctionnalité des haies, bonnes pratiques, partage d’expérience… Un premier module est prévu le 30 janvier et le 13 février.
Tailler n’est pas couper
L’association insiste : la valorisation du bois doit s’inscrire dans une démarche durable, qui permet la régénération de la haie et le renouvellement de la ressource. Pas de coupes blanches ou d’arrachage. Il faut savoir repérer quand la haie est mure, ni trop jeune, ni trop vieille pour prélever une partie du bois tout en laissant des arbres qui assureront la pérennité des végétaux. Certains arbres seront rabattus, d’autres taillés en champignons, d’autres simplement élagués.
Plus d’infos
Pour obtenir plus d’infos, la charte de l’association et vous inscrire pour les tournées d’abattage et de broyage :
Franck Loriot : 06 14 17 10 43.
Mail : [email protected]
Quels marchés ?
Dans l’immédiat, ce bois peut être employé dans les chaudières biomasse des habitations et bâtiments agricoles (porcheries…) ainsi qu’en paillage. A plus long terme, l’association vise le marché des chaufferies des collectivités locales. Elle pourra aussi proposer ses services à d’autres opérateurs, comme les syndicats de rivière, les services des routes départementales…
Combien ça coûte ?
Abattage mécanisé : 150 euros de forfait/chantier puis 146€/h. « On arrive à un linéaire de 70 à 100m/h », précisait Franck Loriot, spécialiste machinisme de la FD Cuma.
Broyage : 72€ de forfait/chantier puis 338€/h.  « Le broyeur peut produire de 40m3/h à 120m3/h. »