INTERVIEW
Laurent Wauquiez : « La team Aura doit porter fièrement les couleurs de nos agriculteurs »

À quelques jours de l’ouverture du Salon international de l’agriculture (26 février au 6 mars), Laurent Wauquiez dévoile ses ambitions. Le président de Région revient également sur plusieurs dossiers prioritaires comme les budgets Feader. Entretien.

Laurent Wauquiez : « La team Aura doit porter fièrement les couleurs de nos agriculteurs »
Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. ©C. Pietri

Le Salon international de l’agriculture s’ouvre prochainement. Comment sera représentée la région Auvergne-Rhône-Alpes lors de cette édition 2022 ?

Laurent Wauquiez : « Le Salon international de l’agriculture est aujourd’hui la principale vitrine de l’agriculture française auprès du grand public et des professionnels. Cette année, la team Aura doit porter fièrement les couleurs de nos agriculteurs. Durant ce Salon, nous allons bien sûr mettre en avant notre égérie, Neige, une vache abondance venue du Grand-Bornand (Haute-Savoie) qui représente une belle incarnation de notre savoir-faire. Sur le stand de la région, nous mettrons également en avant nos élèves de lycées agricoles et notre marque régionale. Le principal temps fort aura lieu le mercredi 2 mars avec la grande soirée de la région qui fédérera tous les départements et tous les acteurs du monde agricole. Durant ce Salon, le mot d’ordre à l’adresse du grand public sera de dire : nous sommes fiers de nos agriculteurs, alors soyez en fiers vous aussi. »

Ce Salon s’ouvre en pleine campagne pour l’élection présidentielle (10 -24 avril). Quel regard livrez-vous sur cette course à l’Élysée ?

L.W. : « L’une des choses qui me frappe dans cette campagne, c’est le double discours de certains candidats ou ministres sur l’Agriculture. Je m’inquiète des dégâts que peut faire quelqu’un comme Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique, ndlr) qui fait pression sur de nombreux sujets. Je m’inquiète aussi de voir que le budget de la Pac est en forte baisse, et que le gouvernement ne semble se préoccuper de l’agriculture qu’au moment du Salon international de l’agriculture. Pour moi, l’agriculture et aussi plus largement la ruralité doivent demeurer des sujets de conviction. En ce sens, je soutiens bien sûr la candidature de Valérie Pécresse (LR), qui a autour d’elle une équipe composée de personnes qui connaissent parfaitement les dossiers agricoles, comme Christian Jacob qui, rappelons-le, est un ancien président de Jeunes agriculteurs (JA). »

À la Région, le sujet du moment est la construction des budgets Feader. Quelles sont les priorités que vous avez définies ?

L.W. : « Je tiens d’abord à rappeler que la Pac a été très mal défendue par le gouvernement. Pour une région comme la nôtre, le budget Feader est en baisse de 25 % et nous avons perdu 55 millions d’euros d’aides par an, c’est inacceptable ! Notre objectif est donc de corriger au niveau régional ce qui est mal fait par l’État. La première des priorités est de continuer à installer pour garantir le renouvellement des générations. Nous avons la meilleure DJA de France et nous visons les 1 500 à 1 700 installations par an. La deuxième priorité, c’est l’investissement, notamment pour accompagner les filières dans leur adaptation au changement climatique. La Région doit continuer à être le premier partenaire à l’investissement. La troisième priorité, c’est la simplification. L’objectif est de faire cette petite révolution qu’est la mise en place d’un système forfaitaire qui permettra d’éviter des devis et des factures qui alourdissent le traitement des dossiers. Il nous reste un mois pour faire les derniers arbitrages que nous présenterons ensuite à la profession qui reste au cœur de cette prise de décision. »

Quels sont les autres dossiers agricoles sur lesquels vous pouvez aujourd’hui faire de nouvelles annonces ?

L.W. : « Avant même le Salon international de l’agriculture, je peux déjà annoncer que l’enveloppe consacrée aux agriculteurs qui font de la vente à la ferme va être portée à 10 millions d’euros par an. Nous avançons aussi sur un autre dossier important qui est le comptage du loup, avec l’objectif de prouver que le comptage de l’Office français de la biodiversité est faux. Le comptage alternatif que j’ai annoncé devrait être lancé avant l’été. Nous attendons encore les autorisations de l’État mais nous devrions mener dans les prochains mois des opérations de comptage par drone, une méthode aujourd’hui incontestable, dans les massifs des Aravis et du Vercors. »

Propos recueillis par Pierre Garcia