AVICULTURE
Volailles fermières : une production en pleine croissance

Le syndicat des volailles fermières de l’Ain poursuit sa progression. Augmentation des mises en place, parc de bâtiments renouvelé… les éleveurs se concentrent aujourd’hui sur la valorisation de leur parcours.
Volailles fermières : une production en pleine croissance

« L'année 2017 a été placée sous le signe de la croissance. Six nouveaux bâtiments sont venus rejoindre l'an dernier le parc qui répond aujourd'hui pleinement aux besoins des abatteurs », a souligné avec satisfaction le 13 avril dernier Michel Blanc, le président du syndicat des volailles fermières de l'Ain, réuni en assemblée générale à Saint-André-le-Bouchoux. Fort d'une cinquantaine d'éleveurs adhérents, le syndicat totalise 111 bâtiments d'élevage pour un total de 42 200 m². Quatre nouvelles constructions sont en projet, qui sortiront de terre en juin et octobre 2018.
La production affiche une belle progression de 12,03 %, avec un total d'1,419 M de mises en places. La progression la plus spectaculaire est à mettre à l'actif du cou nu jaune qui enregistre + 64,54 % par rapport à 2016. « Nous avons répondu à la demande de notre partenaire l'abattoir Ronsard Bresse qui souhaite développer cette production de poulets cous nus jaunes. En revanche la production de pintades devient difficile et ne cesse de diminuer depuis quelques années. Les enlèvements s'étalent sur deux semaines et demie, ce qui pose des problèmes, surtout en été », a rappelé Michel Blanc. D'où une réflexion menée conjointement avec le Gad (Groupement des aviculteurs de la Dombes) pour la mise en place d'un planning commun « qui permettrait des enlèvements des pintades étalés sur dix jours ». Le chapon jaune bénéficie de la même tendance à la hausse que le cou nu jaune, affichant une progression de 45,29 %. Les mises en place de chapons blancs et d'oies restent stables quant à elles.

Soigner l'aménagement des parcours

Les mises en place affichent une belle progression de 12,03 %.

Le syndicat a placé au rang de ses priorités pour l'année en cours l'amélioration des parcours et des abords de bâtiments. Geoffroy Chiron, chargé de mission à l'Itavi (Institut technique de l'aviculture), a rappelé l'intérêt d'un aménagement optimisé des parcours, non seulement pour le bien-être des volailles, mais aussi comme « un moyen de démarquer son label ». Selon Luc Ollivier, directeur de l'abattoir Ronsard Bresse, « les attentions du consommateur portent sur la qualité du produit, mais également de plus en plus sur les conditions dans lesquelles le poulet est élevé ».
Le parcours est un élément incontournable des élevages de volailles label rouge qui doivent pouvoir sortir pendant au moins la moitié de leur vie et disposer quotidiennement d'herbe sur le parcours. Différents guides techniques (disponibles gratuitement en ligne : www.parcoursvolailles.fr) ont été réalisés dans le cadre d'un projet de recherche et développement financé par le ministère de l'Agriculture : le projet Casdar Parcours de volailles. Cantonner le parcours à ses seules fonctions est réducteur. Aménagé, sa vocation est multiple : il améliore le confort de l'animal, le protégeant du vent, du soleil et de certains prédateurs ; il baisse l'indice de consommation et améliore l'état sanitaire de l'élevage ; il produit du bois et stocke du carbone. Il améliore également la biodiversité, limite les pollutions diffuses. Il change l'image des éleveurs... Un parcours bien aménagé est une plus-value à faire valoir auprès du citoyen consommateur.
Pour la première fois, la région a décidé de débloquer des aides pour l'aménagement des parcours. « Une enveloppe de 175 000 €/an sera allouée, soit
525 000 € sur la durée du PCAE. Des aides plafonnées à 700 € par parcours, avec un taux de subvention de 40 % », précise Geoffroy Chiron. Une véritable opportunité à saisir pour les éleveurs !

Patricia Flochon