L'AIN DE FERME EN FERME
La Cave du Buizin, cépages historiques et vins atypiques

Margaux Legras-Maillet
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L’Ain de ferme en ferme a eu lieu ce week-end. 29 exploitations ont ouvert leurs portes. Malgré un temps incertain et les élections présidentielles, le public était globalement au rendez-vous, avec parfois jusqu’à plus de 2 000 personnes sur certaines fermes pour les deux jours, selon l’Afocg 01. « Il y a avait des nouvelles fermes qui étaient satisfaites », ajoute l’organisateur. Sélection de reportages. 

La Cave du Buizin, cépages historiques et vins atypiques
L’alambic de l’association syndicale viticole et agricole de Vaux-en-Bugey – Les bouilleurs de Buizin. Franck Desmaris (à gauche), son président et Frédéric Lacroix, membre de l’association. Photo/Patricia Flochon

A Vaux-en-Bugey, la cave du Buizin et ses vins issus de cépages anciens a accueilli le week-end dernier près de 120 visiteurs. Visite guidée avec Maud et Sébastien Blache. 
 
Maud et Sébastien Blache sont des passionnés de cépages anciens. Installée en 2017 au cœur du charmant village bugiste Vaux-en-Bugey, ancien bourg médiéval fortifié, Maud se consacre désormais à 100 % à ses vignes et l’élevage de vins originaux issus de cépages très anciens pour certains. Cette amoureuse de la vigne, qui avait pourtant conservé les première années un emploi à mi-temps à l’Insee par sécurité, se montre fière et épanouie d’être vigneronne. La spécificité de ses vignes est d’être situées très en pente, plantées très serrées, avec de très vieux cépages dont certains historiques locaux. Elle explique : « J’ai été contactée par l’Inra qui cherchait à rafraîchir le patrimoine génétique, intéressé par tous ces vieux cépages qui peuvent être aussi une solution au réchauffement climatique. On leur a signalé les vieilles vignes et ils ont découvert et identifié le fameux Ribier, qui donne du vin rouge, mais aussi de l’Abondance et du Rayon d’Or qui produisent du rouge et du blanc. Au final, une petite dizaine de cépages historiques ont été retrouvés ici ».  Elle travaille aujourd’hui près d’1,7 ha au total, dont un ensemble de petites parcelles récupérées, auparavant entretenues par des amateurs passionnés, des anciens du village pour la plupart ; ainsi qu’une trentaine d’ares loués à la commune de Saint-Denis-en-Bugey sur lesquelles elle et son mari ont replanté de l’Altesse, Chardonnay et Jacquère. 
 
Des vins aux identités marquées
 
Depuis l’an dernier, les vins de la cave du Buizin sont officiellement bio. Une multitude de cépages qui permet de proposer toute une gamme de vins atypiques. « Je ne bénéficie pas de l’AOC car mon vin n’entre pas dans des cases préformatées du fait des cépages et de la vinification en vin naturel », ajoute la viticultrice. Avec une gamme aux noms inspirés de la Grèce antique : Eros, un rosé « toutes fleurs » issu de vieilles vignes composées de dizaines de cépages différents ; Agapé, une cuvée de blanc en monocépage (par exemple en 2018 avec un jacquère, 2020 un Chardonnay pur) ; et Philia : Mondeuse et cépages anciens. Ou encore Cassandre, élevé à partir de cépages divers blanc de vieilles vignes. On trouve aussi à la cave le vin Métis, Pinot noir avec une touche de Gamay ; et Calista, un pétillant rosé, réalisé comme un Cerdon mais avec là aussi avec des cépages anciens qui donnent un résultat très frais et fruité. Durant tout le week-end les visiteurs ont pu s’informer, déguster, échanger avec les deux passionnés sur leurs pratiques, mais aussi découvrir à quelques mètres de là le magnifique alambic de l’association syndicale viticole et agricole de Vaux-en-Bugey – Les bouilleurs de Buizin. Un alambic Plissonnier, fabriqué en 1911 à Lyon, utilisé chaque deuxième week-end de janvier pour distiller fruits et marcs. Et qui tourne également en septembre lors d’un évènement ou tous prennent plaisir à se retrouver pour déguster près de 3 000 diots. 

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Patricia Flochon