FILIÈRE COMTÉ
La fromagerie de la Combe du Val va déménager son atelier de transformation

Margaux Balfin
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Avec 17 fermes adhérentes et plus de six millions de litres de lait collectés, la coopérative laitière de Saint-Martin-du-Fresne entend profiter de la bonne santé de la filière pour lancer son projet de rénovation et d’agrandissement. 

La fromagerie de la Combe du Val va déménager son atelier de transformation
Pour l'instant, les caves devraient rester sur le site actuel de la fromagerie. Un camion sera acheté par la coopérative pour déplacer les fromages de l'atelier vers les caves en attendant que celles-ci soient également délocalisées. Photo/La fromagerie de la Combe du Val

« Nous devrions obtenir le permis de construire dans les prochaines semaines et le compromis de vente pour le terrain avant le 31 janvier », se réjouit Samuel Pertreux, le président de la coopérative laitière de Saint-Martin-du-Fresne. La fromagerie de la Combe du Val a récemment jeté son dévolu sur un terrain de la commune voisine, à Maillat, pour y installer son nouvel atelier de transformation. « Nous voulions un site pas trop loin de notre magasin qui dans un premier temps ne bougera pas car bien placé et disposant d’une bonne notoriété », poursuit Samuel Pertreux. Pour l’instant, la coopérative souhaiterait conserver ses caves sur le site actuel de la fromagerie, et dans un second temps agrandir le magasin et y dédier un espace ouvert à d’autres producteurs dans une sorte de galerie marchande. « Le projet initial c’est de délocaliser notre atelier de transformation. La raison première c’est que la station d’épuration rejette actuellement dans le réseau commun et nous aimerions être indépendants. Nous aimerions aussi moderniser l’atelier », précise le président. 
 
Une volonté de féminiser les postes
 
Entre autres choses, il s’agirait de féminiser les postes en allégeant les conditions de travail. Actuellement une équipe de six personnes travaillent à la transformation : un maître-fromager, un fromager, un second, un chargé de la collecte de lait, un chauffeur et un aide-fromager. « Il nous manque déjà un chauffeur et nous avons du mal à trouver du monde, regrette Samuel Pertreux. Beaucoup de femmes sont motivées par la fromagerie. Plusieurs fois des techniciennes nous ont dit qu’elles aimeraient sauter le pas. C’est important aussi pour notre fromager. » La coopérative entend profiter de sa bonne santé et des prix avantageux de la filière Comté pour engager dès maintenant sa modernisation. 
 
Une fromagerie dimensionnée pour 10 Ml
 
La coopérative a mis des fonds de côté depuis deux ans pour acheter le terrain, du matériel d’occasion dont de la « tankerie » et de quoi entamer les travaux de terrassement pour la future fromagerie semi-enterrée. La trésorerie ne suffira toutefois pas pour l’ensemble de la construction. L’ensemble du projet est estimé entre 8 et 9 millions d’euros (M€), sans le déménagement des caves. 
Avec 17 fermes adhérentes pour une trentaine de sociétaires, la coopérative collecte entre 6,3 et 6,4 millions de litres de lait (Ml), mais « nous avons fait le choix de dimensionner la future fromagerie à 10 Ml. Seule la station d’épuration sera un peu surdimensionnée pour l’instant », explique Samuel Pertreux. 
La coopérative continuera de transformer tout ce qu’elle vend déjà dans son magasin, soit l’équivalent d’un million de litres de lait. Le reste est envoyé aux Caves Rivoire-Jacquemin et chez Juraflore au Fort des Rousses. « Nous travaillons avec deux affineurs qui font vieillir le fromage », ajoute Samuel Pertreux.    
Ce n’est désormais plus qu’une question de temps avant que le projet ne se concrétise. Les premiers travaux de terrassement pourraient débuter l’année prochaine. Samuel Pertreux ne s’attend pas à ce que les prix baissent mais espèrent que les taux d’intérêt seront plus abordables dans les mois à venir.