Confort animal, alimentation, nettoyage de la stabulation et gestion du lisier, mais aussi des conseils sur le terrassement, le drainage et l'étanchéité... tout un programme décliné durant toute une journée, le 4 février dernier, sur l'exploitation du Gaec de Chazelles. Nombreux étaient les agriculteurs à s'être déplacés pour découvrir les nouveautés. A commencer par l'une des dernières innovations DeLaval en matière d'éclairage LED (CL6000/CL9000). Un système révolutionnaire, sur le marché depuis quatre ans, qui impacte directement le biorythme des animaux. Investissement : de 5 à 6 000 € pour un bâtiment de 800 m², qui s'amortit en quatre ans. Tanguy Morel, conseiller bâtiment d'élevage à la chambre d'agriculture, nous donne son sentiment pour la question : « L'avantage de ce système, c'est son coût de fonctionnement, nettement inférieur à celui d'un éclairage classique : en moyenne trois fois moins cher, mais comme la consommation est moindre on a tendance à éclairer plus longtemps. L'autre intérêt des LED est que l'on peut se rapprocher des spectres lumineux naturels, permettant de compléter la lumière du jour, donc de compenser le manque de lumière si nécessaire. Avec un effet direct sur le bien-être des animaux ». Interrogé sur un autre argument de vente du constructeur : le gain de production, il se veut plus nuancé : « Le gain n'est pas flagrant. Les canadiens, qui avaient étudié le fait d'éclairer plus longtemps dans la journée, avaient constaté + 10 % de production seulement. C'est un système dont on parle de plus en plus. En France, on avait déjà réfléchi avec les constructeurs à intégrer les LED dans les charpentes, mais ça ne s'est pas fait à cause du coût. L'espoir, c'est qu'il baisse dans les années à venir ».

Robot aspirateur de lisier : tout nouveau, tout beau

Autre nouveauté présentée : l'aspirateur de lisier. Deux marques le proposent aujourd'hui en France : Lely et CRD avec son « Aspi' Concept ». C'est ce dernier que les visiteurs ont pu découvrir au Gaec de Chazelles. Tanguy Morel nous livre son sentiment sur ce matériel : « Les deux marques sont équivalentes en performance. Le gros avantage, c'est que ce robot aspire le lisier et notamment les jus : les sols sont moins humides et ça passe partout, même dans les recoins, donc pas d'obligation d'avoir un couloir rectiligne. L'inconvénient reste le coût : de 30 000 € à 35 000 € pour Lely. Mais cela reste de l'électronique. Dans du lisier, est-ce que cela va bien vieillir ? Sans compter la maintenance... Il faut également que la matière soit suffisamment humide, notamment l'été. Mais le concept est intéressant ». Troisième innovation qui a retenu notre attention : Cow Cooling de chez DeLaval. Une solution de rafraîchissement pour vaches en bâtiments par aspersion (douche volontaire de dix secondes par vache) et ventilation forcée. L'avis du conseiller d'élevage reste prudent : « Nous n'avons pas encore de recul sur ce système. Si on l'aborde en ventilation d'été, cela permet de donner une sensation de fraîcheur à l'animal. Mais c'est surtout le brassage d'air qui va la donner plus que l'humidification du bâtiment ». Selon le conseiller DeLaval, la première installation en France a eu lieu l'été dernier en Isère, sur la ferme Les 13 Fontaines. A suivre.

Patricia Flochon