MATERIEL EN COMMUN
Un chauffeur unique pour un seul passage

La cuma de Saint-André-sur-Vieux-Jonc s’est équipée d’une deuxième presse-enrubanneuse. 8 000 bottes sont déjà sorties de la machine qui assure un gain de temps à l’agriculteur.
Un chauffeur unique pour  un seul passage

« L'année dernière nous en avions déjà acheté une et la demande a été tellement forte qu'il a fallu en racheter une deuxième cette année », lâche l'employé de la Cuma alors qu'il grimpe dans le tracteur. « Nous avons fait 2 500 à 3 000 bottes en 2017 cette année nous en sommes à 8 000, une sacrée progression et la saison est loin d'être terminée ». Il suffit de jeter un œil sur le tableau blanc du planning de la semaine pour constater que la presse-enrubanneuse est effectivement très demandée cette semaine.

« On peut faire autre chose »

L'enrubannage fait partie des chantiers contraignants. L'agriculteur doit gérer en un laps de temps très réduit la fauche, l'andainage, le pressage, l'enrubannage et le déplacement de balles vers leur lieu de stockage. L'organisation du chantier est bien souvent un casse-tête pour l'agriculteur. Il faut mobiliser deux tracteurs et deux chauffeurs en tenant compte de la météo. Pascal Curt du Gaec de la Frandelière à Vandeins et son associé ont fait le choix cette année de passer par la Cuma. « On ne s'occupe de rien, juste de montrer la parcelle ! c'est du temps de gagné pour nous que l'on peut utiliser à faire autre chose », explique Pascal. « Nous avons l'entretien et l'usure du matériel en moins, les bottes sont mieux faites, bien serrées elle se tiennent bien, on ne trouve plus de moisissure en les ouvrant. Elles sont plus grosses aussi. Avec notre enrubanneuse, elles faisaient 600 kg là elles font 1 000 kg ». Pascal avait fauché au préalable sa parcelle de 3 ha de sorgho, les 12 mm de pluie tombés en début de semaine dernière l'avait bien couchée mais n'ont en rien gêné le travail.

Pilote automatique

Sur la parcelle à Vandeins, ce jeudi, c'est Alexandre Manguelin, notre double champion du France de labour, salarié de la cuma, qui faisait fonctionner la McHale Fusion 3 Plus composée d'une presse à chambre fixe équipée de 18 rouleaux et d'un anneau d'enrubannage vertical. Il a suivi une formation lorsque la machine a débarqué à la Cuma et la maîtrise désormais parfaitement. Le premier réglage se fait sur un ordinateur tactile de bord en cabine, puis le second sur la machine. Même si la caméra située à l'arrière de la machine permet de surveiller le bon fonctionnement de la presse, cela demande une certaine expérience. La presse-enrubanneuse est tirée par un seul tracteur, permettant ainsi de réaliser le chantier en un seul passage. De tous les travaux que lui commande la Cuma, Alexandre avoue son penchant pour l'ensilage
« avec des machines comme celle-ci c'est un plaisir ». Dans de belles parcelles, le combiné atteint un débit de 50 à 60 balles en une heure. Le terminal est en mesure d'automatiser entièrement les processus de pressage et d'enrubannage. Ce type de matériel permet des gains en débit de chantier et de main-d'œuvre, mais apporte aussi un plus dans la qualité du fourrage en enrubannant la balle sitôt pressée.

Au niveau coût

La presse-enrubanneuse optimise le travail, un seul chauffeur un seul tracteur pour les deux opérations. Pascal Curt confiait s'y retrouver financièrement. « Une fois qu'on y a goûté, on ne revient pas en arrière. Terminé les bottes qui prennent la pluie parce qu'on a pas eu le temps de finir le chantier ou les silos de stockage à risque. Maintenant nous fauchons et le salarié de la Cuma fait le reste. Cela à un coût mais c'est une vraie tranquillité ». Pour ses 70 vaches laitières, le Gaec rentre environ 500 bottes qu'il mélange avec du foin. « En faisant une coupe à cette période, le sorgho va redémarrer, on pourra refaire une coupe en septembre » ajoute Pascal.
Sur la parcelle de 1,2 ha, il aura fallu vingt minutes à Alexandre pour faire 12 bottes avant de partir vers une autre parcelle. Des journées de travail longues. La presse-enrubanneuse et son chauffeur vont vite mais ils sont beaucoup demandés dans tout le département !

Yolande Carron

La Cuma en chiffres

• 5 salariés
• 256 adhérents
• 615 182 € de chiffre d’affaire
• 1 M 889 € de matériel
Achat de la nouvelle presse-enrubanneuse : 225 000 € financé avec des aides du FEADER et de la Région.