Après une récolte 2022 historiquement basse, les résultats de la campagne 2023 s’annoncent très bons, selon l’AGPM. Mais face à l’annonce de la hausse de deux redevances (eau, pesticides), et la baisse progressive des surfaces de maïs en France, le syndicat en appelle au gouvernement pour pérenniser la production.
À l’occasion de la conférence de presse de l’AGPM (maïsiculteurs, FNSEA) le 18 octobre, son président Franck Laborde a demandé que le gouvernement mette en place des politiques « qui accompagnent et non qui limitent, taxent et affaiblissent » les agriculteurs. Il se réfère notamment aux deux annonces effectuées par le gouvernement fin septembre dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2024. Tout d’abord, celle qui vise à relever de 20 % le montant de la redevance pour pollution diffuse (RPD), payée par les agriculteurs utilisant des produits phytosanitaires, soit une hausse de 37 millions d’euros. Puis celle qui prévoit de réformer l’encadrement de la redevance pour prélèvement de la ressource en eau « pour une meilleure articulation de la redevance avec le principe du préleveur-payeur ». « Ce n’est pas acceptable », a protesté Franck Laborde, particulièrement préoccupé par la hausse de la taxe sur la ressource en eau, qui entraîne « un quadruplement du coût de l’irrigation dans certains cas », selon lui.
Baisse des surfaces de maïs
En outre, l’AGPM s’interroge sur le budget des agences de l’eau qui en découle, et qui pourrait ne pas être utilisé « pour enclencher une dynamique positive » face au changement climatique dans l’agriculture, selon Franck Laborde. Dans un tel contexte, la priorité est, selon le syndicat, de garantir un accès à l’eau aux irrigants. Si l’élu reconnaît que le maïs a « besoin d’eau au moment où il ne pleut pas assez », il insiste sur la nécessité de développer des projets permettant l’accès à la ressource, qu’il s’agisse de réutilisation des eaux usées traitées, de stockage ou de prélèvement dans le milieu lorsque c’est possible. Aux yeux de l’AGPM, ces actions visent à encourager la culture du maïs dans l’Hexagone. Le syndicat s’inquiète de la tendance à la contraction de la production du grain jaune en Europe quand elle croît ailleurs dans le monde (Brésil, États-Unis). Rien qu’en France, la sole de maïs grain a baissé de 10 % entre 2022 et 2023, et celle de maïs fourrage de 4 à 5 %. En cause, une récolte « historiquement basse » l’année passée, et la crainte de manquer d’eau. Plus largement, l’Hexagone a perdu « près de 500 000 ha » de maïs en dix ans, souligne Franck Laborde. Selon lui, il serait « incompréhensible et dangereux d’être à contre-courant du reste du monde ». Toutefois, concernant la campagne 2023, l’AGPM se réjouit de résultats qui s’annoncent « très bons ». Les prévisions d’Arvalis annoncent ainsi 13,1 Mt de maïs grain, avec un rendement proche de 101 q/ha en moyenne.