COLLECTIVITES
La commune va installer un maraîcher et lui acheter ses légumes

Sur le plateau des Sellières à Ambérieu-en-Bugey, sur des terrains appartenant à la municipalité, un ou une maraîcher/ère cultivera bientôt des légumes qui alimenteront les cantines municipales de la ville.
La commune va installer un maraîcher et lui acheter ses légumes

A ce jour, la commune est en passe de disposer de la maîtrise foncière d'environ 2,9 hectares. L'objectif est d'atteindre entre 4 à 5 ha et de les louer à un agriculteur afin qu'il développe une activité maraîchère biologique. Une façon de mettre un frein à l'urbanisation galopante et de développer l'économie locale en respectant l'environnement. Tel est le projet de Christian de Boissieu, adjoint délégué à l'urbanisme et à la voirie pour la ville d'Ambérieu-en-Bugey. Il s'en explique. « Aux manettes depuis 5 ans, nous avons hérité du PLU 1, la commune est bien assez étendue et bétonnée. Il faut arrêter de construire sur des zones agricoles. Là-bas, nous sommes au milieu des sangliers, le plateau des Sellières, c'est plus de 40 ha, nous avons décidé de préserver cette zone et d'en confier une partie à un agriculteur afin qu'il ou elle alimente nos établissements scolaires en légumes frais. C'est un acte fondateur pour la commune ».

 

Christian de Boissieu, adjoint délégué à l’urbanisme et à la voirie pour la ville d’Ambérieu-en-Bugey.

Restructurer la commune

Pour accéder aux hauteurs du quartier de Tiret, il faut emprunter une montée raide le « chemin de la vie des loups », ce n'est pas par hasard qu'il a ainsi été baptisé. La nature n'a pas totalement repris ses droits aux Sellières, elle a conservé quelque chose de sauvage même si les prairies sont fauchées et le sentier de terre battue dessiné par l'homme. Il serpente le plateau où les promeneurs sont nombreux le week-end, on aperçoit des zones boisées, des jardins et des vergers avec leur cabanon et aussi un peu de friche. « Urbaniser un tel endroit nous aurait coûté une fortune » analyse Christian de Boissieu « et nous n'en avions pas envie, notre politique est de restructurer la ville, densifier le centre plutôt que de le diversifier ».

Achat et location

Le projet n'a pas rencontré d'obstacle technique, il a été adopté et voté sans problème dans le PADD 2. « Même si la chambre d'agriculture de l'Ain a été un peu timide au départ, elle nous a suivis et aidés à monter le dossier » explique l'élu. Du côté de la chambre d'agriculture, Gilles Cauvin, chargé de territoire qui a suivi le dossier apporte cette précision : « nous avons mis en garde les porteurs du projet sur le fait qu'ils devront être rigoureux dans le choix de l'agriculteur retenu pour s'installer ». Une zone a été déterminée avec l'aide de la Safer 3 qui participera aux acquisitions de terrains.
4 à 5 ha seront voués à l'installation de l'exploitant agricole. Christian de Boissieu a pu compter sur l'aide du personnel communal pour mener à bien son projet : « ils ont fait du bon travail pour le remembrement des parcelles cela a facilité les choses. Nous avons rencontré les propriétaires et décidé de traiter les terrains comme un ensemble, à savoir, le prix proposé est le même pour tous. Et bien sûr, discuté les locations pour ceux qui ne souhaitent pas vendre ».

Yolande Carron

1 - PLU : Plan local d'urbanisme.
2 - PADD : Projet d'aménagement et de développement durable.
3 - SAFER : Société aménagement foncier et d'établissement rural.

 

Bon pour 2019

Ainsi, deux ans après le début de l’étude des besoins du territoire, les feux sont au vert. « Cela devrait être bon pour fin 2019, nous serons propriétaires, le maraîcher ou la maraîchère choisie pourra démarrer aux beaux jours dès 2020. L’eau serait même présente avec le ruisseau le Nantay ( une étude reste toutefois à mener pour le confirmer ) et d’après les spécialistes il y aurait une bonne terre », se réjouit Christian de Boissieu, très content de pouvoir mener ce projet environnemental et de préserver les espaces agricoles et naturels de sa commune.
Les quatre écoles d’Ambérieu-en-Bugey et les ambarrois qui sont inscrits à la cantine scolaire vont pouvoir bénéficier, d’une production locale de légumes au menu. Et pourquoi ne pas envisager de la vente directe par la suite ?