CALAMITE AGRICOLE
La prime sera simple, rapide et arrivera vite sur les exploitations

La région Auvergne-Rhône-Alpes a présenté son plan d’urgence sécheresse, avec une aide exceptionnelle aux éleveurs situés sur les territoires les plus touchés.
La prime sera simple, rapide et arrivera vite sur les exploitations

De passage vendredi dans l'Ain pour la Glorieuse de Bourg-en-Bresse, Jean-Pierre Taite, vice-président délégué à l'agriculture au conseil régional a fait un détour au Gaec des Combes de Rosières à Buellas. En présence de Michel Joux, président de la chambre d'agriculture et Adrien Bourlez pour la FDSEA, il a annoncé une aide exceptionnelle qui sera versée aux exploitations ayant été impactées par la sécheresse.

Une sécheresse sans précédent

Jean-Pierre Taite, vice-président délégué à l’agriculture au conseil régional.

 

Si 5 départements seulement ont été déclarés en état de crise, la sécheresse aura malgré tout sévi sur les 12 départements de la Région, seule l'Ardèche aura été épargnée cet été. Entre 12 000 et
16 000 exploitations d'élevages ont souffert de la sécheresse. Les pertes fourragères sont estimées pour une moyenne de 30%, « mais qui ne tient pas compte de la perte de grains » a fait observer Adrien Bourlez. La Région qui consacre déjà un budget de 70 M € à l'agriculture ajoutera 15 M € supplémentaires pour aider les agriculteurs impactés.
« C'est un soutien exceptionnel. Historiquement il s'agit du plus important que la Région a apporté au monde agricole. Il sera rapide, simple et arrivera vite, même très vite dans les exploitations. Il aidera à financer une partie des emprunts » a assuré Jean-Pierre Taite avec une petite ruade au passage à l'actuel gouvernement :
« nous avons toujours eu des présidents de la République qui « tapaient sur le cul des vaches » mais ce n'est plus le cas. Quant à la Pac, elle ne figure pas dans leur priorité ».

Le dossier est ficelé

Adrien Bourlez a expliqué que la demande de reconnaissance de calamité agricole auprès de la DDT avait été faite « nous espérons que le dossier sera retenu ». L'évaluation pour l'Ain s'appuiera sur 30 bilans fourragers. Les territoires Bresse Dombes ont été touchés à 35% et 40% pour la montagne. Les visites de terrain ont commencé tardivement mais les dossiers devraient être bouclés à la fin du mois, a précisé Edouard Jannot, directeur de la FDSEA. Le député, Xavier Breton a salué « la réactivité de la Région sur cet épisode de sécheresse inédit, très marquant et qui va être géré avec simplicité et efficacité ». Pour Benoît Jambon, associé du Gaec : « Les aides ne sont jamais assez importantes mais toujours les bienvenues ». Le déploiement du dispositif est conditionné à l'élaboration des cartes départementales, validé par les comités d'expertise départementale.

Retour sur les barrages

Michel Joux est revenu sur les barrages mis en place par les agriculteurs :
« Il faut que le gouvernement nous trouve des vraies solutions. Nous avons besoin d'un soutien politique et financier pour que l'agriculture française qui est la meilleure du monde le reste. Nous devons la conserver à taille familiale et l'adapter pour qu'elle continue d'être une exception. L'Ain fait partie des départements dont l'agriculture est la mieux soutenue par les instances politiques je les remercie et souhaite que cela perdure ».

 

Yolande Carron

 

Pour y prétendre
En bénéficieront les agriculteurs qui ont des prêts en cours.
Instruction des dossiers par la chambre d’agriculture.
Dépôt des dossiers en ligne
2 pièces administratives à fournir : une attestation de la banque de l’échéancier 2018/19 de remboursement d’emprunt en distinguant la part de capital.
Une déclaration sur l’honneur des aides de minimis déjà perçues.
Son montant
• Entre 500 et 2500 € par exploitation
• L’aide sera calculée en fonction de la zone et du nombre d’UGB (unités de gros bétail).
• Le paiement sera effectué par virement bancaire fin février.
En chiffres
Les pertes fourragères sont estimées entre 30 et 50% des récoltes annuelles, notamment dans le Cantal, l’Allier, l’Ain, l’Isère, une partie du Puy-de-Dôme, de la Loire et du Rhône.
Au niveau régional, entre 4 et 5000 exploitations bénéficieront de la prime, dont environ 2000 dans l’Ain.
Le prix de la paille a doublé il est passé de 80 € la tonne à 160 € parfois encore plus dans certains territoires.
Lutter contre la sécheresse
La Région accompagne les projets individuels et collectifs pour faciliter l’accès à de nouvelles ressources en eau pour l’irrigation agricole. Au total 140 projets ont été financés pour 3,5 M € d’aides.