En raison d’un contexte diplomatique tendu entre Paris et Alger, les exportations de blé vers l’Algérie subissent actuellement un coup d’arrêt. Elles atteignent 1,154 million de tonnes (Mt) de blé tendre à mi-campagne, contre 4 Mt pour une année entière normale.

Le 12 janvier dernier, FranceAgriMer a révisé à la baisse les exportations de blé tendre vers l’Algérie, faisant gonfler des stocks au plus haut depuis dix-sept ans. Selon l’office, 9 Mt (contre 9,2 Mt le mois précédent) sont prévues en 2021-2022 à destination des pays tiers. La campagne connaît « un démarrage tardif », a expliqué le chef de l’unité grains et sucre, Marc Zribi, citant du retard à la récolte. Mais pour les professionnels, c’est surtout le « ralentissement » des livraisons vers l’Algérie qui soulève le plus d’interrogations. Elles atteignent 1,154 Mt de blé tendre à mi-campagne, sachant que le volume « classique » est d’environ 4 Mt sur une année entière. Une situation politique « complexe » entre Paris et Alger est évoquée par Marc Zribi quand la presse raconte des tensions diplomatiques entre les deux pays. Cette perte de débouchés « pourrait être en partie compensée par de nouveaux volumes en Égypte, au Maroc ou en Chine », considère-t-il. Après 60 000 t conclues fin décembre avec l’Égypte, « plusieurs bateaux » sont attendus par les opérateurs sur la deuxième partie de campagne, rapporte FranceAgriMer. D’importants stocks de report sont toutefois prévus, à 3,6 Mt (contre 3,5 Mt en décembre), du jamais vu depuis 2004-2005.