JEUNES AGRICULTEURS
JA : booster la communication et redynamiser les cantons

Agribashing, construction du prix, installation, communication… les Jeunes Agriculteurs entendent renforcer cette année une communication positive sur le métier et renforcer l’engagement au sein du réseau. Morgan Merle a été sans surprise réélu président vendredi dernier.
JA : booster la communication et redynamiser les cantons

L'installation, cheval de bataille des Jeunes Agriculteurs, se porte bien dans l'Ain. Aux JA, malgré une baisse en 2019, on reste fiers des chiffres enregistrés, d'autant plus que selon Vincent Vacle, responsable Installation : « nous sommes la Région qui installe le plus de jeunes en France avec le plus gros montant de DJA ». Le réseau des JA de l'Ain, c'est aujourd'hui 258 adhérents, en grande majorité très impliqués dans une politique de défense syndicale et d'installation des jeunes. Tout au long de l'année 2019, JA a participé à l'ensemble des CDOA, groupes de travail et stages 21 h afin d'apporter une expertise sur les dossiers d'installation. « Malgré une conjoncture incertaine, 50 installations aidées ont été validées en 2019 en CDOA, dont une trentaine a eu lieu sur le premier trimestre. La formule de la DJA actuelle redonne de l'attrait à l'installation aidée sur certaines zones », souligne son président, Morgan Merle. Un président, réélu vendredi dernier lors de l'assemblée générale, qui insiste sur la volonté forte de booster la communication cette année : « Nous voulons redynamiser nos cantons, avec des formations et un vrai travail de fond. Nous allons également poursuivre la bonne entente avec l'administration, avec la volonté de travailler main dans la main avec les services de l'Etat. Travailler bien évidemment sur les dossiers liés à l'eau et l'irrigation, les dégâts de gibiers avec la commission chasse, les ZNT... ; nous animerons aussi le territoire avec des évènements comme la fête de l'agriculture le 23 août à Saint-Trivier-sur-Moignans et le Tour de France, le but étant de se regrouper autour d'une grande fresque ».

Agribashing : la pression monte dans les campagnes

Dénigrements en tous genres, intrusions dans les élevages, vidéo sauvages... le phénomène agribashing monte en puissance. Comme dans les autres départements, la profession agricole aindinoise n'a pas été épargnée ces derniers mois. Lors de leur table ronde dédiée à ce nouveau fléau, les JA avaient invité pour en parler, deux agriculteurs : Gaëtan Richard, éleveur à Champagne-en-Valromey, ancien président des JA de l'Ain, et Pierre Picard, agriculteur dans l'Allier, responsable communication JA AURA, ainsi que l'adjudant Roux et Laurent Rivière, manager à la Spara, filiale sécurité et protection de Groupama Rhône-Alpes Auvergne. Revenant sur l'incendie des abattoirs Gesler fin 2018, Gaëtan Richard témoignait de l'angoisse qui en a découlée dans les heures et jours qui ont suivis. Quant aux intrusions dans les élevages, l'adjudant Roux ne peut qu'inciter à mettre en place des moyens de surveillance et de protection : « C'est assez facile aujourd'hui de pénétrer dans un bâtiment d'élevage, car les portes ne sont pas sécurisées. Je reste persuadé que la vidéosurveillance est une bonne solution ». Interrogé sur la notion de légitime défense et le suivi des activistes antispécistes, il répond : « Si un chien mord quelqu'un qui s'est introduit sur une propriété privée il n'y aura pas de problématique particulière. C'est normal que le chien réagisse. En outre, l'article 73 du code pénal prévoit qu'en cas de flagrant délit, toute personne a qualité pour appréhender l'auteur en vue de son interpellation à condition de faire appel sans délai aux forces de l'ordre. Une cellule nationale assure le suivi hebdomadaire de la délinquance en milieu agricole ».

 

Les cantons prennent la parole.

Contre-attaquer par une communication positive

« C'est à nous agriculteurs, nous JA, de reprendre en main une communication positive », rappelle Hugo Danancher, secrétaire général adjoint des JA. Et Pierre Picard, le référent communication en Région d'ajouter : « Nous avons plusieurs leviers d'action : les journées d'installation, les portes ouvertes, nos interprofessions... Au niveau de la région nous avons investi dans un « tunnel de communication », avec une plongée dans le noir pour diffuser des messages. C'est aussi des courts métrages à consulter sur YouTube et bien d'autres initiatives sur les réseaux sociaux. Sylvie Brunel vient de sortir le livre « Pourquoi les paysans vont sauver le monde »... Il faut être fier de notre métier ! ». Pour le député Xavier Breton, « l'agribashing, c'est une remise en cause de notre modèle de société », assurant rester « très investi sur ces sujets ». Et Michèle Dannacher, de la Direction départementale des territoires, de faire référence à la « Demeter », la cellule mise en place au niveau national pour lutter contre l'agribashing et les intrusions dans les exploitations agricoles.

Patricia Flochon

L’installation en chiffres

50 installations aidées (contre 58 en 2018)
86 % d’hommes, 14 % de femmes
25 % en bovins (lait ou viande),
20 % en céréales
Près de 10 % en vente directe et/ou transformation
DJA : 44 % des installations en zone de plaine (DJA moyenne : 27 109 €), 26 % en zone défavorisée (montant moyen : 37 838 €), 30 % en zone de montagne (50 964 €)

En bref…

La parole aux cantons
Lors des assemblées générales des JA, il est de coutume de donner la parole aux responsables de cantons. Parmi les principaux dossiers évoqués : les dégâts de gibiers et nuisibles, les repas végétariens proposés dans les collèges, la compétitivité et la défense du revenu, les EGA, les retraites, l’emprise foncière, les ZNT, le Tour de France.

Les JA : « le GPS de l’agriculture »
Ainsi que le rappelait le président de la FDSEA, Adrien Bourlez : « Les JA, c’est l’école des responsables. JA c’est de l’engagement. C’est une famille. Quand on a JA dans le cœur on l’a pour la vie ; cela donne du sens et des convictions pour s’engager ! Les JA, c’est le « GPS » de l’agriculture : la Génération qui propose des solutions ».

Ceta : « restez vigilants ! »
A propos du Ceta, Pierre Richard alertait sur l’offensive en matière de communication mise en place par le Canada : « La bataille n’est pas terminée ! Nos députés ont reçu de petits documents de lobbying du Canada. Soyez très vigilants sur ce sujet ! ».

 

JA /
Une nouvelle secrétaire en charge des liens avec les adhérents.

« L’agriculture c’est plus varié que je pensais »

 

Depuis le 6 janvier c’est un nouveau visage qui occupe le bureau des Jeunes Agriculteurs à la chambre d’agriculture: Julie Brazier-Treik âgée de 29 ans. L’agriculture, c’est un domaine qu’elle connaît bien. Après 6 ans d’études au lycée des Sardières et un Bac Pro en conduite gestion d’exploitation agricole suivi d’une alternance spécialisation en analyse et conduite des systèmes d’exploitation. Julie a fait son apprentissage à Faramans dans une écurie de chevaux « Les Cordolières » qui s’occupe d’une cinquantième de chevaux. « J’aime bien ce milieu je fais du cheval mais pour les loisirs ».
Ensuite, Julie a été salariée sur une exploitation spécialisée en vaches laitières durant plus de 4 ans, ce qui l’a conduite comme animalière à UMOTEST durant deux ans. « C’est varié l’agriculture.Plus que je le pensais. J’assurais entre autre le transport des animaux parfois jusqu’en Bretagne. La moitié de mon temps je le passais sur la route » explique Julie. Marié à un agriculteur, elle est adhérente des JA sur le canton de Pont-d’Ain depuis 8 ans. « Je me suis rendu compte qu’ils étaient bien présents dans le monde agricole, en tant qu’adhérente je passais beaucoup de temps avec la structure et à un moment il m’a fallu faire un choix. Lorsque Morgan m’a proposé le poste je n’ai pas hésité. J’aime le contact avec les éleveurs, je suis passionnée par les concours de labours. D’ailleurs je posais toujours mes congés en fonction de la finale nationale afin de m’y rendre ».

La nouvelle secrétaire se serait elle essayée au concours de labour ?
« Oui une seule fois. Mais la compétition ce n’est pas mon truc. Je préfère de loin aider à l’organisation comme bénévole ».
Julie travaillera en binôme avec Anne-Claire Juquel, chargée de communication, actuellement en congé maternité.

Y.C