Samedi, le concours de bovins de boucherie de Romenay a rassemblé 48 animaux. Si la plupart ont trouvé preneurs auprès d’acheteurs fidèles au rendez-vous, les championnes ont eu plus de mal à se caser.
Le 73e concours de bétail gras de Pâques de Romenay a eu lieu samedi dernier. Après le froid de 2022, c’est avec des giboulées orageuses que la manifestation bressane a dû composer cette année. Le concours a réuni 48 bovins de boucherie soit un tout petit moins qu’en 2022. Depuis que le Covid a empêché le rendez-vous deux années de suite (en 2020 et 2021), le concours de Romenay a perdu la moitié de son effectif. Dans ses meilleures années, la manifestation était parvenue à drainer jusqu’à 130 bovins, se souvient le président Noël Favre. Indiscutablement, le Covid a laissé des traces et aujourd’hui, le concours de Romenay souffre, comme tous les autres rassemblements d’animaux de boucherie, d’une conjoncture devenue défavorable à la viande haut de gamme.
Des championnes boudées…
Moins nombreuses, les bêtes n’en n’ont pas été plus disputées pour autant. Certaines championnes ont même eu du mal à trouver des acquéreurs. Comme le confiait avec amertume un éleveur-engraisseur de bêtes exceptionnelles, « ce qui se vend, ce sont les animaux à 6 € - 6,50 € le kilo de viande ». Des prix à peine plus élevés que ce qui se pratique en ferme pour ce type de bête. Un autre engraisseur parlait d’une plus-value de seulement 80 centimes par kilo, ce qui n’est pas suffisant pour une cularde ou un bœuf engraissés jusqu’à 4 ans. D’autant que ces bêtes hors-norme sont à la fois délicates à élever et difficiles à finir. « Un bœuf comme celui-là mange entre 15 et 20 kg d’aliment par jour. Sa finition est plus longue et il ne lui faut que des matières nobles », indiquait un éleveur. En pleine saison des concours de Pâques, même les plus passionnés de bêtes épaisses avouaient s’interroger sur l’avenir de leur spécialité, tant la valorisation proposée pour leurs championnes leur semblait décourageante.
Restent les acheteurs fidèles
Heureusement, il restait de la demande pour de bonnes bêtes primées. À Romenay, une très grande majorité des animaux présentés ont trouvé preneurs malgré tout. À deux pas des bassins de consommations de Bourg-en-Bresse, de l’Ain et même du Jura, le concours demeure un rendez-vous incontournable. Certains acheteurs fidèles au rendez-vous n’ont pas changé leurs habitudes en venant s’approvisionner sur le concours bressan. Parmi ces acquéreurs Bigard (Cuiseaux), Clavières Viande, Super U, la Comtoise des Viandes (Lons-le-Saunier), la boucherie Allamand (Haute-Savoie)… En termes de prix, des génisses 1er prix ont été payées 6,80 € le kilo de viande ; 6,30 € pour des 2e prix. Une vache premier prix a été valorisée 6,40 €.
Palmarès
Grand prix d’honneur génisse : Thierry Dufour, Ozolles.
Grand prix d’honneur cularde : EARL Fontanelle, La Genête.
Grand prix d’honneur femelle de plus 42 mois et prix label rouge : Gaec Clément, Ouroux-sous-le-Bois-Sainte-Marie.
Mâles
Prix d’honneur et prix label rouge : Jacques-Olivier Lapray, Saint-Huruge.
Génisses
Prix d’honneur : Aurélien Rizet, Saint-Boil ; Thierry Dufour, Ozolles ; Jacques-Olivier Lapray, Saint-Huruge.
Culardes
Prix d’honneur : Thierry Dufour, Ozolles ; Gaec Clément, Ouroux-sous-le-Bois-Sainte-Marie.
Prix label rouge : Gaec Clément, Ouroux-sous-le-Bois-Sainte-Marie.
Vaches
Prix d’honneur : SCEA Thomassin, Ormes.
Prix d’ensemble génisses : Thierry Dufour, Ozolles.
Prix d’ensemble culardes : EARL Fontanelle, La Genête.
Prix d’ensemble femelles de plus de 42 mois : Gaec Noiziller, Saint-Micaud.
Prix label rouge : 1er Gaec Clément, Ouroux-sous-le-Bois-Sainte-Marie ; 2e Jacques-Olivier Lapray, Saint-Huruge ; 3e Gaec de Champagny, Champagny-sous-Uxelles.
Diplôme de la boucherie artisanale remis à la boucherie Allamand (74) acheteuse du grand prix d’honneur génisse appartenant à Thierry Dufour.