FILIERE PORCINE
Cirhyo maintient son volume de production en 2017

Avec des coûts de production en baisse et des cours en hausse, la coopérative porcine Cirhyo affiche une progression de ses résultats technico-économiques.
Cirhyo maintient son volume de production en 2017

Le territoire couvert par Ciryho, avec un lien fort au sol, loin des zones d'excédents structurels (ZES), offre les conditions optimales pour produire du porc à moindre coût. Son bilan, présenté à l'occasion de l'AG de section mercredi 4 avril, est plutôt rassurant pour les éleveurs adhérents. Avec un chiffre d'affaires de 255 millions d'euros contre 238 millions l'année dernière, le compte de résultat de la coopérative porcine se porte bien.

Une production stable

Néanmoins, la prolificité monte mais moins vite qu'en 2016 avec uniquement + 0,2 porcelet sevré par truie et par an. « Cela est dû aux fortes chaleurs dès le mois de juin qui ont fait baisser la fertilité de 1 % sur l'ensemble de l'année. Des problèmes de mycotoxines et de céréales jusqu'en juillet 2017 ont aussi pesé dans la balance », indique Edgar Basset, responsable technique. « Toutefois, chez certains éleveurs, des résultats techniques exceptionnels ont été constatés avec plus de 35 porcelets produits par truie productive sur l'année », ajoute-
t-il. « Ces performances techniques sont des garants pour assurer la pérennité de nos élevages. Dans un environnement national de baisse de la production (- 1,86 % en zone Uniporc), notre coopérative maintien stable sa production », précise Gérard Dutois, directeur de Cirhyo.

Des partenariats solides

De son côté, la société Tradival qui détient les abattoirs de Lapalisse (Allier) et de Fleury-les-Aubrais (Loiret) et dont la coopérative porcine est actionnaire, dresse aussi un tableau financier satisfaisant pour l'année 2017. « La partie abattage-découpe a connu une deuxième année de résultat positif. La partie produits élaborés est restée profitable mais avec les difficultés de répercussion des hausses auprès de la distribution. Les produits d'export congelés ont connu une bonne valorisation permettant de conserver des stocks réduits », explique Philippe Chanteloube, responsable logistique et qualité. Le partenariat entre la coopérative et Tradival a surtout permis de renforcer la demande accrue pour les filières régionalisées sur le marché.

« La politique de régionalisation entamée par Carrefour au travers de la marque ''Porc du Massif Central et Contreforts'' en 2016 s'est poursuivie avec la marque ''Porcs de Champagne Ardennes'' cette année », souligne la coopérative porcine. Le développement du label rouge Porc Délice s'est poursuivi début mars au SIA par le lancement d'un partenariat avec Lidl sur 150 magasins. L'alliance étroite avec Herta continue. Un mécanisme de stabilisation des prix, SWAP (ndlr : échanges de taux d'intérêt fixes et variables), a été reconduit pour la deuxième année par contractualisation entre les éleveurs et la société.

Le bio, un créneau à prendre

La forte demande en porcs bio s'est aussi confirmée en 2017. Cirhyo a poursuivi son programme de développement spécifique. « À l'horizon 2019, il devrait y avoir une augmentation de 20 à 30 % des porcs produits en bio, soit 6 000 de plus sur l'année », annonce Gérard Dutois. « Il y a une demande très claire de la part du consommateur. Malgré un investissement double par rapport à un élevage standard, le retour économique est très intéressant. En revanche, la plus-value se fait dans l'engraissement et non pas dans les naissances ». S'il s'agit d'une « nouvelle filière qui se cherche » avec un cahier des charges très contraignant et un sevrage à 42 jours, « de gros projets risquent néanmoins d'arriver sur le marché d'ici quelques années », estime Cirhyo. Quid d'une maternité collective bio au sein de la coopérative ? « C'est une décision difficile à prendre mais il va falloir qu'on se positionne si l'on ne veut peut que d'autres s'accaparent le marché ». Aujourd'hui, l'exemple de Fleury Michon est symbolique. Faute de producteurs français lorsque la filière bio a été lancée en 2004, la société s'est tournée vers le Danemark en participant au développement d'une filière d'excellence dans le pays. Quatorze ans plus tard, les résultats sont bons. Alors, « pourquoi ne pas reproduire ce même modèle en France ? » s'interroge la marque. La coopérative porcine est consciente « du créneau à prendre rapidement » pour ne pas louper le coche.

Alison Pelotier