« Nous sommes en pleine préparation en vue de la réouverture, mais nous attendons l'annonce du gouvernement concernant l'étape 2 du déconfinement. On se prépare, on identifie différents scénarii », nous confiait voici quelques jours Jean-Yves Cortey, le directeur du lycée agricole de Cibeins basé à Misérieux. Pour l'heure, une chose est sûre : « les stages en entreprises pourront redémarrer à partir du mois de juin. C'était l'une de nos demandes fortes car nous sommes un établissement à caractère professionnel ». Cibeins totalise aujourd'hui 370 élèves et 90 apprentis. Quant aux conditions de réouverture, le directeur précise : « La première des priorités sera le respect des protocoles sanitaires, qui ont déjà été mis en place pour les collèges. Nous avons déjà des classes à petits effectifs, à quinze élèves, pour lesquelles il n'y aura pas de problème. Pour celles plus importantes, de 24 élèves par exemple, nous les accueilleront par demi-groupes ». Pour cette réouverture, l'établissement privilégie les classes de seconde, de première, et de première année de BTS. « Les élèves de terminale et les BTS 2ème année ont déjà récupéré leurs affaires et leurs notes de contrôle continu. Concernant le Bac, les épreuves terminales n'auront pas lieu, c'est confirmé. Les élèves nous ont remis leurs rapports et leurs dossiers techniques au 15 mai », ajoute Jean-Yves Cortey. L'internat réouvrira lui-aussi, mais à raison d'un élève par chambre. Autres conditions : le respect des gestes barrières, la distanciation physique, le port du masque (pas d'obligation pendant les cours mais par contre très probablement imposé pendant la circulation au sein de l'établissement). Et pour les repas : des espaces aménagés, avec étalement des passages au self, un plat unique remplacera l'habituel buffet, et un nombre maximal d'élèves par table.

Pas d'élèves sur l'exploitation du lycée avant septembre

Cibeins, c'est aussi une exploitation agricole : vaches, cultures, ovins, gérée par un directeur d'exploitation assisté de trois salariés. Le directeur précise :
« Auparavant nos élèves passaient à tour de rôle sur l'exploitation, notamment pour s'occuper des moutons. Depuis le 16 mars, ce sont uniquement les salariés qui s'en sont occupés et cela sera maintenu jusqu'à septembre. Même chose pour l'élevage de chiens, les deux techniciennes assurent les permanences sur le chenil depuis le 16 mars. Nous avons également des animaleries pédagogiques. Là encore, deux enseignants continueront d'assurer la permanence, jusqu'à la rentrée prochaine ». Et de conclure : « Notre souhait est vraiment d'ouvrir l'établissement car il est important que les élèves aient un temps pour finir l'année scolaire ensemble, dans un contexte où, au fil des semaines, la continuité pédagogique est difficile car les élèves ont tendance à décrocher... ». Nous reviendrons plus en détails dans une prochaine édition sur les conditions de cette « réouverture » des établissements d'enseignement agricole, sur le ressenti des élèves et enseignants sur cette période d'après-confinement et comment ils ont vécu ces deux mois et demi à la maison.

Patricia Flochon