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Désherbage mécanique en grandes cultures

L’exploitation de grandes cultures d’André et Laurent Dufour à Château Gaillard a accueilli le 11 juin dernier une rencontre organisée par la chambre d’agriculture et l’ADABio.
Désherbage mécanique  en grandes cultures

Ce rendez-vous régulier organisé par Claire Baguet, du groupement de développement agriculture biologique de la chambre d'agriculture, en collaboration avec David Stéphany de l'Association pour le développement de l'agriculture biologique (Adabio de l'Ain) avait pour thème « raisonner son équipement de désherbage mécanique ». En agriculture conventionnelle, en conversion ou en bio, les agriculteurs avaient répondu présent en grand nombre.
« C'est mon père, André, qui le premier a émis l'idée d'entamer la conversion afin de mieux valoriser nos céréales », explique Laurent Dufour, qui exploite avec son père 230 ha à Château-Gaillard (orge, soja, maïs et blé). « Nous sommes actuellement en conversion sur une partie de notre SAU. Nous avons pour objectif que tout soit en bio en 2021. Au cours de cette première année, nous n'avons pas rencontré de réelles difficultés. Mais aujourd'hui, nous abordons la deuxième saison, sans chimie, nous allons voir. Il s'agit aussi de s'habituer au matériel, la herse étrille de 24 m et la bineuse, effectuer les réglages, des caméras en particulier. Cela demande du temps pour se mettre en place, mais c'est un pari intéressant, une autre façon d'aborder les choses. »

Un public venu nombreux assister à la démonstration de la bineuse équipée de doigts Kress sur du soja.

Gestion des adventices : une lutte invisible

« C'est d'abord le résultat d'une conduite des cultures et d'un travail de prévention en amont, ceci afin que les différentes interventions mécaniques soient le plus efficaces possible », a rappelé David Stéphany. La gestion des adventices s'appuie sur plusieurs piliers :
• la rotation des cultures, qui est déterminante, tant pour son allongement et sa diversification, en privilégiant les alternances de cultures de printemps et de cultures d'automne, en évitant les sols nus en hiver et en introduisant des cultures étouffantes-nettoyantes ;
• le travail au sol et la gestion de l'inter-culture, grâce aux déchaumages printaniers et estivaux, aux faux semis et aux couverts végétaux ;
• la pratique à la parcelle, en préparant le sol pour qu'il soit nivelé, rappuyé sans trop de mottes et de résidus végétaux. La levée des semis sera d'autant plus rapide qu'ils seront effectués sur un sol réchauffé. Il faut jouer sur la date des semis, sur le choix des espèces et des variétés ;
• le désherbage mécanique, avec ces divers équipements : herse étrille, bineuse, houe rotative, roto-étrille, écrimeuse intervient ensuite. Cette opération sera d'autant plus efficace si elle est effectuée par temps sec, sur un sol bien ressuyé. Il est préférable de privilégier les heures les plus chaudes de la journée, quand le soleil est haut, entre 11 h et 17 h, si possible, pour éviter la rosée. D'autre part, le maïs et le soja sont moins cassants l'après-midi que le matin. Il faut veiller à changer le sens du travail à chaque intervention pour avoir des angles d'attaques différents sur les adventices.

Herse étrille et bineuse

André et Laurent Dufour ont présenté leur herse étrille de 24 m. « C'est efficace, on peut l'utiliser 4 à 5 jours après le semis et sur maïs jusqu'à un stade de six feuilles par exemple. Cela demande toutefois quelques précautions. Heureusement, que l'on a de l'amplitude car à 2 ou 3 km/ h, cela prend du temps ». Les agriculteurs présents ont assisté ensuite à la présentation de deux marques de bineuses, l'une équipée de dents, l'autre de doigts Kress. L'assemblée a pu s'informer sur le travail avec caméras de surveillance et le guidage par GPS RTK. Avant le partage du verre de l'amitié, Laurent Dufour a procédé à une démonstration de binage avec doigt Kress sur soja.

M.B.