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Ambroisie trifide : la lutte continue

Encore peu présente dans l’Ain, l’ambroisie trifide, du fait de sa grande taille, de deux à quatre mètres, concurrentielle au niveau des cultures et hautement envahissante, reste à surveiller de près. La Fredon poursuit la dynamique de terrain en partenariat avec les agriculteurs concernés.

Ambroisie trifide : la lutte continue
La trifide est une espèce d'ambroisie hautement envahissante, particulièrement concurrentielle avec sa grande taille. Photo/Patricia Flochon

Dans le cadre du plan de lutte contre l’ambroisie trifide, financé par la Draaf (1), l’ARS (2) et le Département de l’Ain, la Fredon (3) pilote plusieurs actions d’animation, de sensibilisation et de campagnes de recherche de cette plante invasive géante, cousine de l’ambroisie à feuilles d’armoise. Le 19 juillet, une journée de prospection était organisée sur les communes de Peyzieux-sur-Saône et Saint-Julien-sur-Reyssouze.

Des campagnes de prospection sont organisées par la Fredon. Photo/Patricia Flochon

Explications d’Émilie Mauron, responsable technique à la Fredon Auvergne Rhône-Alpes - Site 01 : « Un travail de prospection a déjà été mené l’an dernier. L’Inra avait fait cette découverte et la Fredon, en passant en bord de route a constaté que la plante avait beaucoup progressé. Nous avons donc prévenu l’ARS et la Draaf, ainsi que le Conseil départemental qui ont commencé à financer des actions, dont des réunions auprès des deux mairies concernées, les intercommunalités : communauté de communes Val de Saône Centre, l’intercommunalité de Peyzieux et dans un proche avenir la communauté d’agglomération du bassin de Bourg-en-Bresse. Sont conviés les élus et les agriculteurs, avec la présence de Laurence Garnier de la Chambre d’agriculture ». 
 
Des résultats encourageants et une belle dynamique de terrain
 
« Le dernier arrêté préfectoral, en date du 22 février 2022, permet de cadrer la lutte, listant les parcelles avec présence de trifide, avec à la clé des restrictions assez fortes comme par exemple l’interdiction d’implanter des cultures de printemps. Cinq agriculteurs sont concernés sur Peyzieux, pour un total de seize parcelles, dont deux nouvelles cette année. L’an dernier, 17 ha étaient impactés. L’objectif est que la plante n’arrive pas à faire sa graine. La culture d’hiver permet de décaler les cycles », précise Émilie Mauron. Ainsi, les agriculteurs ont fait majoritairement le choix du blé avec un résultat intéressant qui permet de contenir la prolifération de plante. Et d’ajouter : « Ils ont déchaumé après les moissons et mis un couvert ensuite pour faire de la concurrence à la trifide. Les agriculteurs, qui sont sept si on compte le foyer de Saint-Julien, ont été mis dans la boucle dès le départ. Ils ont bien compris la problématique et que c’était pour eux ». Autre solution : l’arrachage manuel, qui fonctionne sur de petites surfaces. Selon Émilie Mauron, « l’arrachage a l’avantage de tuer la plante complètement. L’arrêté a été très bien respecté. Les agriculteurs mettent tout en œuvre pour obtenir les meilleurs résultats, on observe de belles dynamiques et c’est très encourageant ». Une prochaine réunion, en bord de champ, sera organisée en août en présence de différents partenaires de la Fredon (Oxyane, Chambre d’agriculture, FDSEA/JA, etc.) et des agriculteurs. Plus de détails dans nos prochaines éditions.
 
(1) Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.
(2) L’Agence régionale de santé.
(3) Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles.

Patricia Flochon