PENURIE DE FOURRAGE
Faute de mieux, la paille de maïs peut dépanner les éleveurs

Presser la paille de maïs : ce n’est pas la panacée, mais c’est toujours ça de pris.
Faute de mieux, la paille de maïs  peut dépanner les éleveurs

Sécheresse faisant, le fourrage manque dans l'Ain, comme dans la majeure partie du pays. Les espoirs de compenser les premières coupes par un regain abondant ont été douchés par les records de chaleur et la rareté des précipitations de septembre.
Et comme le phénomène concerne la plupart des grands bassins d'élevage, il est devenu très difficile de trouver du fourrage à des prix abordables.
Reste l'alternative de la paille. Notamment celle de maïs et plus accessoirement de soja, généralement non pressées.
Pas la solution idéale, mais une opportunité de rentrer quelques bottes sous un climat plus favorable au séchage de la paille de maïs qu'à l'accoutumée en pareille période.
« La paille de maïs n'est généralement pas utilisée comme fourrage. Elle est pauvre en énergie et très faiblement azotée. Il est important d'y rajouter de l'azote, avec du tourteau, pour le bon fonctionnement de l'estomac des bovins », analyse Anne Blondel, experte en nutrition des vaches laitières pour Ain Conseil Élevage (ACSEL).
« La paille de maïs peut permettre de répondre aux besoins d'entretien. Elle permettra de remplir l'estomac des ruminants. En revanche, sa valeur nutritive sera insuffisante pour une vache en pleine lactation ou pour assurer le développement des animaux. Cela peut permettre de faire la soudure sur les troupeaux allaitants, des vaches en milieu de gestation ou des génisses. »
L'idéal est de l'administrer en la mélangeant à du foin, à raison d'un tiers de paille de maïs pour deux tiers de foin.
Pas de danger pour la santé des bovins, « sauf si le champ a été mal battu. Si on retrouve trop d'épis dans la paille, on risque l'acidose », prévient Anne Blondel.

 

La paille de maïs n’est généralement pas utilisée comme fourrage. Elle est pauvre en énergie et très faiblement azotée.

Et à part ça ?

Les alternatives sont connues : acheter du fourrage, passer une partie du maïs en ensilage... Ou réduire le cheptel. « On situe le taux de renouvellement idéal à 25%. Ceux qui ne disposent pas de fourrages et qui dépassent ce taux de renouvellement auront sans doute intérêt à vendre une partie de leurs génisses. »
Pour les laitiers en AOP, dont le cahier des charges interdit l'ensilage, les solutions s'avèrent encore plus restreintes. Le Comité Interprofessionnel du gruyère de Comté (CIGC) a formulé une demande de dérogation à l'Institut National des Appellations d'origine (INAO) afin de pouvoir acheter du foin produit hors de la zone de production.

Etienne Grosjean

Opération fourrage

La FDSEA de l’Ain a lancé une consultation pour estimer les besoins en fourrage et envisager une opération collective d’approvisionnement.
Plus d’infos : [email protected]

Retouvez dans notre édition papier du journal du jeudi 27 septembre des conseils pratiques pour réaliser des rations à base de paille