AIN DE FERME EN FERME
Tisanes et condiments … Des fleurs en soi

Margaux Legras-Maillet
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L’Ain de ferme en ferme a eu lieu ce week-end. 29 exploitations ont ouvert leurs portes. Malgré un temps incertain et les élections présidentielles, le public était globalement au rendez-vous, avec parfois jusqu’à plus de 2 000 personnes sur certaines fermes pour les deux jours, selon l’Afocg 01. « Il y a avait des nouvelles fermes qui étaient satisfaites », ajoute l’organisateur. Sélection de reportages. 

Tisanes et condiments … Des fleurs en soi
Agastache, mélisse, verveine, primevère, coquelicots des jardins, calendula … Anaïs Renoud propose quelque 80 variétés de plantes aromatiques et médicinales à la vente, une trentaine, dont certaines sauvages, sous forme de tisanes. Photo/MLM

Anaïs Renoud s’est installée en novembre 2016, après avoir passé un Bac agricole en production animale et travaillé dix ans dans les magasins Gamm vert puis quelques temps à l’Adapei avec des personnes en situation de handicap. Aujourd’hui, elle cultive plus de 80 variétés de plantes aromatiques et médicinales, sur un terrain de 1 ha de SAU qu’elle loue à l’association sur la commune de Val Revermont. En agriculture biologique depuis ses débuts (certifiée par Ecocert), Anaïs Renoud valorise sur place le fruit de sa cueillette, dont une partie est sauvage, en tisanes, condiments, huile à base d’ail des ours et piment sous forme de pâte. Elle vend ses produits sur site et sur les marchés, dont celui de Saint-Denis-lès-Bourgs. 

Si le public était moins nombreux que les années pré-Covid, selon l’hôte Des fleurs en soi, le dimanche a malgré tout vu défiler plusieurs familles. Photo/MLM

Son agenda lui vaut des semaines bien remplies tout au long de l’année. A commencer en hiver par l’achat des pots et du terreau, la comptabilité et la préparation des plants de cultures, selon le calendrier lunaire, pour la rotation et les semences. Grâce à l’utilisation de couches chaudes, à base de fumier de cheval, l’agricultrice sème dès le mois de février par une température de 25 °C sous serres. En mars, c’est au tour du repiquage et de la cueillette sauvage (lierre, ail des ours, ronces, pissenlit, frêne, sureau, etc.). Juin et juillet sont quant à eux deux mois intensifs de récoltes d’une bonne partie des fleurs cultivées par Anaïs Renoud, comme les eschscholzias, calendulas ou bleuets. L’épuisement des plantes se fait sentir au milieu de l’été, l’agricultrice se concentre alors sur d’autres variétés avec la récolte en août de la verveine et de la menthe, entre autres. Une fois cueillies, les herbes et fleurs sont triées à la main et entreposées dans un séchoir en bois, mieux absorbant et moins humide qu’un séchoir en béton, pour une durée variant de 24 heures à plusieurs semaines selon les variétés. « Je travaille avec un déshumidificateur qui absorbe l’humidité et recrache de l’air chaud, mais on a quand-même un chauffage pour le début de la saison et un ventilateur pour l’été parce que la température ne doit pas dépasser 35 °C », précise Anaïs Renoud. Celles-ci sont ensuite transformées. Un travail de longue haleine. A titre d’exemple l’agricultrice explique : « Pour 800 g de ronces récoltés en 2 heures, il n’en reste que 100 g après séchage, t il m’en faut 5 kg sec donc c’est beaucoup de travail. » A l’automne, entre septembre et octobre, c’est le temps de récupérer les graines pour les prochaines plantations. A noter qu’Anaïs Renoud n’utilise que des graines françaises, non hybrides. Celle qui se définit comme une « paysanne » avant tout ne prétend ni être naturopathe, ni herboriste, même si elle connaît les propriétés de chacune des plantes qu’elle commercialise. Une fois réalisées, les tisanes sont passées au congélateur pour stérilisation avant d’être stockées dans des futs métalliques. 

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M.L.M.