CONJONCTURE
Céréales / Commerce extérieur / Ovins

Céréales / Commerce extérieur / Ovins

Céréales : une fin de campagne 2017/2018 dynamique

Blé tendre et orge bénéficient d’une demande soutenue de l’Union européenne et, à un degré moindre, des pays tiers. Dans son bilan mensuel de la campagne céréalière 2017/2018 établi le 16 mai, FranceAgriMer a, une nouvelle fois, révisé, à la hausse, ses prévisions de ventes de blé français vers l’Union européenne (UE) en les portant à 9,07 millions de tonnes (Mt), soit 135 000 t de plus que le mois dernier. S’il se réalise, ce serait le meilleur résultat enregistré depuis la campagne 2005/2006. Les objectifs d’exportations vers les pays tiers ont été également revalorisés par l’établissement public à 8,4 Mt (+ 100 000 t en un mois). Les ventes se sont accélérées en avril avec 1,11 Mt embarquées, il s’agit d’un record mensuel sur la campagne.

Au 14 mai, la France avait expédié 7,07 Mt à destination des pays tiers, principalement vers l’Algérie (3,63 Mt), l’Afrique subsaharienne (1,1 Mt), le Maroc (900 000 t), l’Arabie saoudite (553 000 t) et Cuba (401 000 t). Sur le marché intérieur français, les prévisions d’utilisations de blé par les fabricants d’aliments du bétail ont été légèrement revues à la baisse (- 50 000 t) à 5,55 Mt. Quant à la collecte, elle est encore une fois abaissée (- 120 000 t) à 33,01 Mt, suite à la diminution des prévisions de production par le service statistique du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Finalement, le stock de report est minoré de 134 000 t à 2,53 Mt, niveau inférieur de 359 000 t à la moyenne quinquennale.

Pour le blé dur, FranceAgriMer prévoit désormais un stock de fin de campagne en baisse de 139 000 t à 145 000 t, conséquence de prévisions d’exportations en hausse vers les pays de l’UE, notamment vers l’Italie. Côté orge, l’organisme public projette des ventes vers l’UE à 3,42 Mt (+ 151 000 t par rapport au mois d’avril). Les objectifs d’exportations vers les pays tiers sont réduits de 300 000 t à 3,1 Mt. L’Arabie Saoudite était le 14 mai le principal débouché de l’orge française pour un volume de 653 400 t. La Chine (407 900 t) était la deuxième destination, suivie par la Tunisie (360 000 t), le Maroc (297 000 t) et l’Algérie (266 000 t). Le stock de fin de campagne, en hausse de 96 000 t à 1,12 Mt, se situerait légèrement en dessous de la moyenne quinquennale (1,18 Mt).

CP

 

Commerce extérieur : l’excédent commercial sur de bons rails

L'excédent commercial agroalimentaire atteint en mars 2018, 715 M, soit une augmentation de 149 M€ par rapport à mars 2017. Cette hausse résulte d’une baisse des importations (- 200 M€ soit - 4 % en valeur) plus importante que celle des exportations (- 51 M€ par rapport à 2016 soit - 1 %). Avec les pays tiers, l’excédent s’établit à 536 M, en progression de 150 M€ par rapport à mars 2017. Les exportations se sont accrues de 15 M€ sur un an (+ 1 %) et les importations ont diminué de 135 millions d’euros (- 8 %).

Pour les premières, la hausse concerne uniquement les produits bruts (+ 20 M). La réduction des importations par rapport à mars 2017 concerne pour 55 % les produits transformés avec 74 M, dont 30 M€ pour les produits issus de la pêche et 27 M€ pour les achats de tourteaux. La baisse des achats de produits bruts s’élève pour sa part à 61 M€ sur un an dont 35 M€ pour les oléoprotéagineux et 20 M€ pour les légumes (tomates et poivrons notamment). Au total, le déficit commercial en produits bruts se réduit de 81 M€ et l’excédent des échanges de produits transformés progresse de 70 M€ sur un an. Avec l’Union européenne, l’excédent commercial s’élève à 179 M€ et ne perd « que » 2 M€ par rapport à mars 2017. 

La diminution des importations (- 65 M€, soit - 2 %) répartie à parts égales entre produits bruts et produits transformés compense presque la baisse des exportations (- 66 M€ soit - 2 %) notamment de légumes (pommes de terre) et de produits issus de la première transformation des céréales. Cette diminution des achats concerne en premier lieu les achats de produits alimentaires (- 34 M) et d’huiles (- 26 M) pour les produits transformés mais aussi les légumes (- 18 M) et les céréales (- 16 M) pour les produits bruts.

CP

 

Ovin : en 2017, léger repli de la production

Après le rebond de 2016, la production ovine française se tasse en 2017, aussi bien en têtes (- 0,6 %) qu’en poids (- 0,9 %) sous l’effet de la baisse de la production d’agneaux (- 1,6 %) et malgré la hausse de la production d’ovins adultes (+ 6 %). Elle s’inscrit dans la tendance à la baisse constatée depuis 2000 : - 25 % en têtes et - 23 % en poids, soit - 1,7 % en moyenne annuelle, en têtes, et - 1,5 % en poids. Après un léger rebond en 2016, les abattages d’agneaux se contractent à nouveau en 2017 (- 2,8 %) à plus de 3,6 millions de têtes. Entre 2000 et 2013, les abattages d’agneaux ont régulièrement reculé (- 1,7 million de têtes, soit - 3 % en moyenne par an sur la période) pour se stabiliser ensuite de 2014 à 2015. Les abattages se sont ainsi réduits de près d’un tiers en 17 ans.

En 2017, la demande intérieure en viande ovine continue de reculer de 1,3 %. La France importe plus de la moitié de la viande ovine qu’elle consomme et cette part (56,1 %) s’accroît légèrement (+ 0,7 point) dans un contexte de tendance au repli depuis 2010. En parallèle, l’excédent commercial des agneaux vivants s’améliore, la France ayant réduit ses importations de façon plus forte que ses exportations en baisse de 2,9 %. Plus de 85 % des exportations d’agneaux vivants se font sur la période de novembre à janvier, avec un pic en décembre et concernent des agneaux de lait, d’un poids moyen vif d’environ 12 kg / tête. À l’inverse, en 2017, les deux tiers des agneaux vivants achetés par la France proviennent d’Espagne. Malgré un repli plus marqué qu’à l’accoutumée en début d’année, les cours des agneaux augmentent en moyenne sur l’ensemble de l’année 2017 (+ 1,8 % sur un an), le marché ayant favorisé une remontée des prix à partir du mois de mai. Début 2018, les cotations s’établissent nettement au-dessus de celles de 2017.

CP