PORTRAIT
Thomas Longere, un jeune agriculteur devenu gendarme

Après avoir été agriculteur sur la ferme familiale, Thomas Longere opère un virage professionnel à 180 degrés et embrasse la carrière militaire. Nous l’avons rencontré au sein de sa brigade, à Lagnieu.

Thomas Longere, un jeune agriculteur devenu gendarme
Thomas Longère, référent agricole, environnement depuis 2019. ©PF

Originaire de Laiz, Thomas Longere, 36 ans, a déjà une belle expérience professionnelle. Après un BEP et Bac pro logistique et commercialisation en alternance dans une entreprise de Mâcon, en 2006 il suit une formation affrètement routier et travaillera durant une année pour la société Mazurkiewicz, concessionnaire de tracteurs et matériels agricoles. Il décide alors de rejoindre l’exploitation familiale – un Gaec polyculture élevage basé à Laiz –, retourne sur les bancs de l’école et, son BPREA conduite d’exploitation agricole en poche, il rejoint son frère en 2007, d’abord en tant que salarié de l’exploitation, puis en tant qu’associé au 1er janvier 2010. Activité qu’il arrête trois ans plus tard, en proie à certains doutes : « Ce n’était pas la meilleure période pour m’installer. C’était un moment compliqué. La crise financière avait déstabilisé les cours des matières premières. C’est le contexte financier global qui m’a fait arrêter. J’avais 21 ans, ça m’a fait peur », confie-t-il. Après un peu plus de quatre ans de salariat, il sera agent municipal de la ville de Mâcon avant d’intégrer en octobre 2018 l’Esog* de Chaumont. Après huit mois de formation, il est alors affecté à la COB** d’Ambérieu-en-Bugey, puis, à sa demande, muté le 1er juin à la BTA*** de Lagnieu.

« C’est une force d’avoir eu une vie avant la gendarmerie »

Être gendarme. L’idée a plus ou moins toujours trotté dans la tête de Thomas Longere. « En 2007 je suis rentré à la gendarmerie en tant que réserviste. J’ai eu l’habitude depuis mon enfance de voir des gendarmes qui venaient sur la ferme. Mon père était adjoint de la commune. La gendarmerie et le milieu agricole ont toujours travaillé la main dans la main. J’ai été réserviste de 2007 à 2018. C’est une bonne formule pour découvrir la gendarmerie. » Thomas Longere a donc tout naturellement accepté d’être référent agricole, environnement, depuis l’été 2019. Une mission qui lui va comme un gant et dans laquelle il s’investit pleinement : « J’aime le contact avec les gens, qu’il s’agisse aussi bien de la population que des élus. C’est une force que d’avoir eu une vie avant la gendarmerie. Je suis référent agricole depuis mon arrivée ; un travail réalisé en lien avec la Direction départementale de la protection des populations, la Mutualité sociale agricole… J’interviens également lors de réunions organisées par les Jeunes Agriculteurs pour échanger, informer, répondre aux interrogations. » 

Thomas Longere aime à faire le parallèle entre le métier d’agriculteur et celui de gendarme, et souligne : « Les horaires sont flexibles, c’est ce qui fait le charme du métier. Un métier que j’adore. Les types d’affaires que nous avons à traiter sont variées. Je réalise aussi des auditions de mineurs en UMJ**** depuis 2019. Dans l’Ain nous avons vraiment de bons contacts avec la justice, c’est très appréciable. »

* Ecole de sous-officiers de gendarmerie.

** Communauté de brigades.

*** Brigade territoriale autonome.

**** Unité médico-judiciaire.

Patricia Flochon