GASTRONOMIE
De Masterchef au « camion qu’on Hem »

Ludivine Degenève
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Voilà maintenant deux mois que l’aventure a démarré pour Clara et Alexis. La finaliste de Masterchef et son conjoint se sont lancés le 11 juillet dernier sur les routes de l’Ain et de la Saône-et-Loire à bord de leur food truck avec une idée en tête : proposer des pâtes fraîches avec des combinaisons culinaires infinies. Retour sur leur parcours. 

De Masterchef au « camion qu’on Hem »
Le food truck sillonne les routes de l’Ain et de la Saône-et-Loire depuis mi-juillet 2022. /Photo DR

Clara Galand. Ce nom vous dit peut-être quelque chose si vous suivez l’émission culinaire télévisée Masterchef. Si elle n'a pas remporté l'épreuve ce mardi 27 septembre, la jeune femme s'est tout de même hissée jusqu'à la finale du concours. Et ce qui est sûr, c’est que la cuisine a toujours fait partie de sa vie. « J’ai toujours eu envie d’entreprendre un projet dans la cuisine. J’ai eu cette opportunité d’avoir le casting de Masterchef un peu par hasard. Au début, je ne savais pas quelle émission c’était, je savais juste que c’était un concours de cuisine télévisé, raconte-t-elle. Le fait de pouvoir cuisiner tout le temps, tous les jours, de faire quelque chose pour moi et pas pour ma famille, c’est vrai que ça fait du bien ».
En parallèle du tournage, l’ancienne architecte d’intérieur et son conjoint Alexis décident de concrétiser leur projet en réflexion depuis deux ans : ouvrir un food truck. « On voulait faire quelque chose tous les deux dans la nourriture, parce que lui c’est son métier (Alexis travaille depuis 15 ans dans la restauration NDLR) et moi c’est ma passion, explique Clara. Le confinement a un peu accéléré les choses, avec les habitudes de consommation qui ont changé, on savait qu’on ne voulait pas un restaurant fixe ». Le couple se lance finalement dans l’aventure le 11 juillet 2022.


Masterchef a permis à la jeune femme d’avoir un retour professionnel sur sa cuisine. /Photo DR

Une spécialité hors du commun
 
Masterchef a été un coup de pouce pour la communication du projet. « On a eu une couverture médiatique bien plus importante : des articles dans la presse locale, mais aussi dans des médias nationaux comme le JT de France 2 », reconnaît la jeune entrepreneuse.
Et le produit phare est tout trouvé : les pâtes fraîches. « On peut tout faire avec des pâtes. Un plat gastronomique servi au Georges V ou le plat du dimanche parce qu’on n’a plus rien dans le placard. Entre ces deux extrêmes, il y a une multitude de possibilités, s’enthousiasme le couple. On avait besoin d’un produit rentable financièrement, qu’on puisse faire nous même avec des possibilités infinies, les pâtes nous paraissaient être le bon choix », explique Clara.
Et tout a été réfléchi, même le nom : « le camion qu’on Hem ». « C’est un terme scandinave qui désigne l’endroit où on se sent bien », confie la jeune femme.
 
Des clients satisfaits 
 
De manière générale, l’idée plaît. « Les gens peuvent être réticents, mais ceux qui goutent reviennent 9 fois sur 10 », estime le couple. Et des personnes de tous âges défilent devant le camion. « Il y a pas mal de jeunes qui nous ont découverts sur les réseaux sociaux, des 40-50 ans qui ont regardé Masterchef et qui ont envie de me rencontrer. Il y a aussi les personnes âgées, parce qu’on est à côté de chez eux et qu’elles ont envie de discuter », précise Clara.
Cette popularité passe par la diversité des recettes proposées chaque semaine sur la carte. « Je crois qu’on n’a jamais fait le même plat. Ce sont les sauces qui changent. Ça demande de la créativité et ça tombe bien, c’est ce qui est intéressant dans notre quotidien ».
La Chapelle-de-Guinchay, Saint-Didier-sur-Chalaronne, Chaneins… « le camion qu’on Hem » a pris l’habitude de se déplacer à travers la campagne entre l’Ain et la Saône-et-Loire. « C’est notre conviction d’aller dans les zones rurales et faire vivre le commerce de proximité », continue Clara. Mais le couple est aussi réquisitionné pour des évènements, comme des anniversaires, bals, mariages ou évènements traiteur.
Ce ne sont pas les projets qui manquent dans la tête du jeune couple, qui préfère pour le moment garder l’entreprise à l’échelle familiale le temps de consolider le projet initial : un food truck de pâtes fraîches.

Travailler avec des produits de la région

Pour aller au bout de leur démarche, Clara et Alexis prônent le côté local de leurs produits. Pour la viande de bœuf hachée, le couple fait appel à Viande des Pays de l’Ain. Le reste de la viande provient de La Boucherie Chapelloise, à La Chapelle-de-Guinchay. Les légumes et les boissons, proviennent quant à eux d’un maraîcher et d’un micro-brasseur à Romanèche. Enfin, le thé glacé est issu d’un producteur à Ceyzeriat. L’objectif pour « le camion qu’on Hem » est de travailler en « circuit ultra court », comme le dit si bien Clara.

Partenariat avec Viande des pays de l’Ain

Toute la viande hachée servie dans les plats du food truck sont produits par l’association Viande des Pays de l’Ain (VPA). « On les a rencontrés par la FDSEA et on nous a dit que VPA cherchait un food truck », explique Clara. C’est après une dégustation de spaghettis polpettes, que la collaboration débute entre les deux organismes, avant même que le couple n’est officiellement ouvert leur food truck. « Ils nous ont donné notre chance avant qu’on se lance. Ils nous ont un peu soutenus financièrement. Ils nous ont donné une pichenette de départ », s’amuse la jeune entrepreneuse. La prochaine étape pour Clara et Alexis, les marchés Saveurs de l’Ain, pour faire connaître leur cuisine, ainsi que le projet Viande des Pays de l’Ain : une viande élevée et produite dans le département.