FILIÈRE
Un observatoire des coûts de production en projet

FranceAgriMer a récemment dressé un état des lieux des données de coûts de production agricoles et de leurs méthodes dans les filières conventionnelles et sous signe de qualité. En vue, l’élaboration à venir d’un observatoire des coûts de production.

Un observatoire des coûts de production en projet
FranceAgriMer travaille à la création d’un observatoire des coûts de production qui serve de référence comme celui sur la formation des prix et des marges.

Un coût de production est égal à la somme des charges engagées pour la production d’un produit ramenée à la quantité produite. Force est de constater que les coûts de production n’ont pas fait leur révolution. En France, nous avons adopté le système métrique et mis fin à la multitude des unités de mesures qui existaient sous l’Ancien régime mais nous n’avons pas encore été capables de définir une méthode de calcul du coût de production qui fasse consensus. Aussi, les méthodes de calcul retenues diffèrent d’une filière à une autre et varient au sein d’une même filière selon les objectifs recherchés et des interlocuteurs en jeu.

Constituer un référentiel technico-économique

Début juillet, FranceAgriMer a dressé un état des lieux des données de coûts de production agricoles et de leurs méthodes dans les filières conventionnelles et sous signe de qualité. En vue : la création d’un observatoire des coûts de production qui serve de référence comme celui sur la formation des prix et des marges. En effet, disposer d’une méthode de calcul est un facteur structurant et de compétitivité dans une filière qui réunit producteurs, industriels de la transformation et distribution. En production bovine, l’incapacité des acteurs à s’entendre sur le calcul d’un coût de production symbolise l’absence de stratégie de la filière. La multitude d’intérêts contradictoires entre les acteurs de la filière empêche l’émergence d’un accord. Lorsque de nouvelles productions émergent ou se développent, comme celle des protéagineux par exemple, définir une méthode de calcul des coûts de production va de soi. L’enjeu est alors de se constituer un référentiel technico-économique. Et comme tous les acteurs des filières concernées sont inscrits dans une dynamique constructive, s’entendre sur une méthode de calcul qui satisfasse consensus, est plus aisé. Pour calculer les coûts de production des protéagineux par exemple, on prendra par exemple les intrants et les opérations culturales (labour, semis… évaluées à partir de référentiels type Cuma.

Indicateurs robustes

Mais en établissant un référentiel, on ne prend pas en compte la diversité du terrain et on s’éloigne donc d’une bonne représentativité territoriale. En fait, les coûts de production sont au service de multiples objectifs. Un coût de production est élaboré pour apprécier la performance économique d’une exploitation ou d’une filière. Il est aussi déterminé dans une optique d’aide à la décision pour réaliser des simulations ou pour définir une politique de filière. Par ailleurs, on voit aussi apparaître de nouveaux usages au coût de production, comme dans le cadre de la contractualisation. Après avoir réalisé ce travail d’investigation poussé pour identifier les freins et les leviers à la mise en place d’indicateurs de coûts de production, FranceAgriMer a formulé plusieurs propositions de méthode de calcul, avec en perspective, l’observatoire des coûts à bâtir. S’il s’agit de faire du coût de production un outil de compétitivité, il sera défini en collectant les données spécifiques de l’exploitation. Et l’agrégation de ces données permettra aux agriculteurs de se comparer. Mais la fiabilité de la méthode repose entre autres sur la taille de l’échantillon. S’il s’agit de construire des indicateurs robustes au service de politiques de stabilité de revenu ambitieuses et de gestion des crises à l’échelle de filières (petites exploitations, bio, JA), la méthode de calcul retenue impose une collecte de données massive spécifiques et la mise en place d’un appareil statistique. La troisième méthode est un mixte des deux précédentes. Il reste à mettre en place cet observatoire qui pourrait compléter celui de la formation des prix et des marges.