VOLAILLE DE FRANCE
L’Anvol défend une obligation d’étiquetage dans toutes les assiettes

L’interprofession volaille de chair (Anvol) met la pression sur les pouvoirs publics afin d’obtenir une publication rapide du décret visant à préciser de manière obligatoire le pays d’origine de la viande de volaille en restauration hors domicile (RHD), dès janvier 2020.
L’Anvol défend  une obligation d’étiquetage dans toutes les assiettes

«C'est le consommateur qui dicte notre avenir alors que notre viande de volaille est de toutes les viandes la plus importée », a déclaré Jean-Michel Schaeffer président d'Anvol, l'interprofession de la volaille de chair, le 12 septembre, dans le cadre du Space. Forte de cette réalité, la filière avicole souhaite que le consommateur français choisisse en connaissance de cause la viande qu'il a dans son assiette, quel que soit son mode de consommation. Les professionnels de la filière attendent avec impatience la publication du décret sur l'obligation d'étiquetage de l'origine de la viande de volaille en restauration hors domicile. Janvier 2020 est la date visée par la filière. Optimistes sur cette future publication, ils n'en sont pas moins vigilants car « ce n'est pas l'importation qui doit tirer la filière. Ce décret doit nous permettre de structurer nos filières et ce processus doit s'étendre à l'ensemble des pays européens ». Selon les estimations d'Anvol, au premier semestre 2019, les importations progresseraient de 4,7 % tandis que la production française diminuerait de 3,6 % pour une consommation en hausse de 2,4 % par rapport au premier semestre 2018.

 

Jean-Michel Schaeffer, président d’Anvol, interprofession de la volaille de chair.
(©twitter)

Des importations en accélération

Depuis l'an 2000, les importations qui représentaient 25 % des poulets consommés en France sont passées à près de 45 % en 2018. Ce phénomène prend encore de l'ampleur en 2019 suite à la loi Egalim. Cette loi qui encadre le volume des promotions en magasins a favorisé l'importation, dénonce Anvol. Autre dégât collatéral : l'effet défavorable de cette loi sur les labels initialement vendus en promotion. En conséquence, la labellisation des poulets est en baisse de 5 % dès le premier trimestre 2019, en comparaison à la même période de 2018. Il est donc vital pour la filière d'obtenir une obligation d'identification du logo « volaille française » à toutes les occasions de consommation y compris sur les plats préparés, secteur où 60 % des poulets sont importés.

Le risque Mercosur

Si l'accord Mercosur était ratifié au final, ce sont près de 1,2 million de tonnes de poulets qui pourraient être importés vers l'Union européenne à 27, soit l'équivalent de la production française. Dans le cas de la France, ce seraient 180 000 tonnes supplémentaires. Les professionnels de la filière demandent donc au gouvernement de confirmer la non ratification, même provisoire, de cet accord. « Il est faux de dire que c'est un bon accord ! » s'insurge Jean-Michel Schaeffer, qui réclame un accompagnement des pouvoirs publics, sous la forme notamment d'un plan d'investissements pour la compétitivité de la filière afin qu'elle puisse exporter sur les pays tiers (Chine, Asie, Afrique du Sud... ).