Filière laitière
Litige Agrial/Guilloteau : la justice ordonne de poursuivre la collecte et les contrats

Soulagement, mardi 29 septembre pour les 70 éleveurs qui alimentent la fromagerie Guilloteau. Un nouveau combat juridique s'ouvre pour faire appliquer la loi Egalim.
Litige Agrial/Guilloteau : la justice ordonne de poursuivre la collecte et les contrats

Mardi 22 septembre, il y a une semaine, ils avaient saisi le juge des référés du tribunal judiciaire de Bourg-en-Bresse au sujet d'un litige qui les oppose au groupe coopératif Agrial, acquéreur de la fromagerie SA Guilloteau en 2016.

Les éleveurs, répartis sur la Loire, l'Ain (une vingtaine dans le haut Bugey et la Dombes) et le Rhône exigeaient la prise en compte de leurs coûts de production dans le prix qui leur est payé par la fromagerie productrice, du célèbre Pavé d'Affinois.
Ils faisaient valoir les surcoûts engendrés par la localisation de 70% d'entre eux en zone montagne et les excellents résultats affichés par Guilloteau, qui laisseraient selon eux, largement de quoi améliorer le prix de vente de leur lait. Ils demandent une revalorisation de 40euros/1000l.
Les tentatives médiation et de conciliation n'ayant abouti à rien et la coopérative menaçant de rompre les contrats, voire la collecte, dès cette semaine, les éleveurs réunis en association avaient remis l'affaire dans les mains de la justice.
Cette décision ne constitue pour eux qu'une première étape. S'ils sont rassurés du maintien de la collecte (qui aurait pu être interrompue le soir même), ils ne comptent pas en rester là. Le travail juridique commence pour faire appliquer la loi Egalim, issue des États généraux de l'alimentation, qui prévoit la prise en compte des indices de coûts de production dans la fixation des denrées alimentaires sur le marché national.
S'ils obtenaient gain de cause, face à la coopérative Agrial et sa branche lait Eurial, cette décision de justice pourrait créer un précédent dans la laborieuse mise en application de la loi Egalim.

 

Etienne Grosjean