INDUSTRIE
Énergie : le gouvernement veut simplifier l'accès aux aides

Bercy envisage de revoir les critères d'accès à l'aide pour les entreprises fortement consommatrices d'énergie. Une révision demandée par les industriels.

Énergie : le gouvernement veut simplifier l'accès aux aides
Pour obtenir des aides, les industriels doivent notamment justifier que le montant de leur facture d'électricité est supérieur à 3 % de leur chiffre d'affaires. ©DR

Un dispositif qui a « raté sa cible », des critères « inaccessibles ». Les industriels français fustigent les conditions choisies au niveau européen pour accorder des aides aux entreprises dont les factures d'énergie ont explosé ces derniers mois. Dévoilé en juillet, simplifié une première fois début septembre, le plan d'aide gouvernemental à 3 milliards d’euros (Md€) sera « très probablement » encore simplifié, a indiqué la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire, sur RMC le 19 septembre. Sur l'enveloppe prévue, « à peine 50 millions d’euros » ont été décaissés, a informé la ministre. « Si les aides ne sont pas décaissées, ce n'est pas la faute des entrepreneurs, c'est qu'on doit encore simplifier les choses », a-t-elle reconnu, ajoutant que ce serait « très probablement » le cas. Pour obtenir des aides, les industriels doivent notamment justifier que le montant de leur facture d'électricité est supérieur à 3 % de leur chiffre d'affaires. « Beaucoup d'entreprises ne remplissent pas le critère des 3 % parce qu'elles ont d'autres activités », signale François-Xavier Huard, le président-directeur général de la Fnil (industriels laitiers privés). De son côté, Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, « ne comprend pas » le critère d'Ebitda négatif. « C'est une entreprise qui est morte. Quand un Ebitda est négatif, ce sont les banques qui vous arrêtent », clame-t-il.

Agir sur les prix

Le gouvernement planche sur d'autres solutions pour alléger les factures. Le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure a déclaré avoir « bon espoir » d'avancer sur le plafonnement du prix du gaz avec l'Union européenne d'ici la fin du mois, lors de son audition devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée, le 20 septembre. « La seule manière de plafonner le prix du gaz en France, c'est de s'assurer qu'on puisse le faire en Europe », rappelle-t-il. Contrairement à l'Espagne, qui a pu mettre en place unilatéralement un dispositif de plafonnement, les prix français sont connectés au reste de l'Europe. Les conditions « des ruptures de contrats » d'électricité seront également étudiées par les ministères concernés, a précisé Olivia Grégoire. La ministre a évoqué la possibilité d'accorder des « délais de paiement pour que nos patrons de PME ne soient pas totalement essoufflés en termes de trésorerie ». La Coopération agricole alerte sur l'urgence de la situation et les conséquences potentielles sur la production à court et moyen terme. « Le mois d'octobre est le mois où, traditionnellement, se font les budgets, souligne Dominique Chargé. Ils prennent des tournures que nous n'avons jamais connues. Cela peut aller jusqu'à des choix d'arrêt ou de continuité de ligne. »

J.G.