Le 24 mars dernier, le syndicat des vignerons des Côtes du Rhône a présenté à la presse un plan stratégique ambitieux 2023-2026 pour, selon le président du syndicat, Denis Guthmuller, « développer une commercialisation valorisée et pérenne et devenir une référence environnementale ».
« S’adapter », c’est le maître mot qui ressort du plan stratégique 2023-2026 présenté par le syndicat des vignerons des Côtes du Rhône. « S’adapter au changement climatique, s’adapter aux goûts des consommateurs qui évoluent, ou encore s’adapter à une commercialisation qui fluctue », a précisé le président Denis Guthmuller. Pour y parvenir, quinze actions concrètes sont inscrites dans le plan stratégique, une véritable boîte à outils qui devraient permettre aux vignerons de l’appellation qui s’en saisissent de « s’adapter au monde de demain », et « d’être plus performants et résilients ».
S’assurer une juste valorisation
À travers ce plan stratégique, l’ambition est d’assurer une valorisation juste et durable aux vignerons de la vallée du Rhône. La première condition pour y parvenir est « d’augmenter le niveau qualitatif des vins de l’AOC », a indiqué Philippe Faure, le secrétaire général du syndicat. Pour cela, une évolution du cahier des charges est annoncée en fin d’année, sur la base d’un niveau qualitatif minimum (critères analytiques, richesse minimale en sucre, titre alcoolique volumique). Le syndicat a également annoncé, dès la récolte 2023, une professionnalisation des dégustateurs pour le contrôle produit, la mise en place d’un dispositif d’étanchéité entre les différents segments (AOC et IGP / VSIG) et le renforcement des contrôles avant les vendanges. D’autre part, pour ajuster l’offre à la demande, le syndicat s’est doté d’une réserve professionnelle qui permet de limiter temporairement le volume mis sur le marché.
Diversifier la production
Si les vins des Côtes du Rhône sont surtout réputés pour leurs rouges, face au désintérêt des consommateurs, le syndicat va engager une étude afin de mieux identifier les vins attendus sur les principaux marchés et un benchmark pour s’évaluer et se comparer à ses principaux concurrents. Dès la récolte 2023, des expérimentations sur les principaux cépages seront mises en place, sous l’autorité de l’Institut rhodanien. Produire plus de vins blancs et rosés est une autre piste avancée par le syndicat. « L’objectif est de doubler les volumes actuels des blancs pour passer de 174 000 hectolitres (hl) commercialisés en 2020-2021 à 300 000 à horizon 2031. En rosés, la volonté est de dépasser les 420 000 hectolitres dès 2026 pour atteindre les 467 000 hectolitres en 2031. » Après le volet production, le plan stratégique consacre tout un pan à la partie commercialisation. Si « le marché national reste au centre de la stratégie des Côtes du Rhône (69 % des volumes en 2022), l’objectif est de rééquilibrer les exportations et les commercialisations nationales à l’horizon 2035 », a indiqué Denis Guthmuller.
Devenir une référence environnementale
Dernier volet de ce plan stratégique, répondre aux attentes environnementales des consommateurs mais aussi de la société. L’ambition affirmée du syndicat est « de faire des Côtes du Rhône une référence de préservation et de développement de la biodiversité au vignoble ». Pour cela, le syndicat dit vouloir « continuer à s’investir dans l’observatoire agricole de la biodiversité, favoriser la vie animale et végétale dans les vignes et poursuivre la valorisation et la régénération des sols ». L’objectif est d’atteindre 100 % d’exploitations certifiées en 2035. Le plan stratégique du syndicat des vignerons des Côtes du Rhône est ambitieux, mais pour son président la réussite est à portée de main : « Nous bénéficions de nombreux atouts pour remporter la partie : des cépages qui plaisent, une très bonne technicité dans nos vignes et nos caves et une très belle image. Nous allons collectivement réussir ce challenge », a-t-il assuré.