INTERPORC
La filière porcine est mise à mal

Hausse des coûts de production, peste porcine africaine… Le bilan n'est pas rose du côté d'Interporc Rhône-Alpes, qui a tenu son assemblée générale le 22 juin à La Tour-de-Salvagny (Rhône). La filière s'organise pour tenter de tirer son épingle du jeu.

Le président d’interporc Rhône-Alpes, Thierry Thenoz, est entré dans le vif du sujet : « la filière porcine est confrontée à un effet ciseau inédit, avec une forte augmentation de ses charges d’alimentation, d’énergie, d'entretien… Inaporc estime que 10 % des éleveurs risquent de jeter l'éponge ». Avant d'admettre que : « seule la revalorisation des prix pourra nous sortir de cette ornière ». Passé ce constat économique alarmant, les membres du comité directeur se sont focalisés sur deux aspects qui appellent à la vigilance et à l'action.

La peste porcine

Jeff Trebaol, président de l'Association nationale sanitaire porcine (ANSP), a fait un point sur les enjeux de biosécurité, principalement avec la peste porcine africaine. « La situation en Italie et en Allemagne nous inquiète particulièrement car elle évolue très rapidement et qu'il y a des risques que cela arrive en France », lâche-t-il. En effet, au 17 juin, l'Italie comptabilisait trois clusters, situés le long d'autoroutes, dont un à 80 km de Menton. L'Allemagne quant à elle compte déjà plus de 4 000 cas et un foyer a été découvert fin mai à 6,5 km de la frontière. Face aux deux sources de contamination possibles, le déplacement des sangliers et le transport du virus via les activités humaines, les éleveurs sont appelés à respecter des consignes de biosécurité strictes.

Miser sur la qualité

Dans un marché compliqué, la filière porcine tente de tirer son épingle du jeu en misant sur la qualité. Ainsi, les acteurs de la filière ont décidé de faire évoluer le cahier des charges du label Le Porc Français à l'échéance 2024. Ils prévoient d'ajouter des critères d'élevage aux exigences d'origine et de traçabilité, en lien notamment avec le bien-être animal afin de répondre à la demande des consommateurs. Une démarche qui, de l'avis de tous, ne portera ses fruits qu'accompagnée d'un travail de communication visant à valoriser le travail des éleveurs et transformateurs français et à se démarquer d’appellations et logos flous, sans cahier des charges réels.

Leïla Piazza